35 research outputs found
Modulatory Effects of Motor State During Paired Associative Stimulation on Motor Cortex Excitability and Motor Skill Learning
Repeated pairing of electrical stimulation of a peripheral nerve with transcranial magnetic stimulation (TMS) over the primary motor cortex (M1) representation for a target muscle can induce neuroplastic adaptations in the human brain related to motor learning. The extent to which the motor state during this form of paired associative stimulation (PAS) influences the degree and mechanisms of neuroplasticity or motor learning is unclear. Here, we investigated the effect of volitional muscle contraction during PAS on: (1) measures of general corticomotor excitability and intracortical circuit excitability; and (2) motor performance and learning. We assessed measures of corticomotor excitability using TMS and motor skill performance during a serial reaction time task (SRTT) at baseline and at 0, 30, 60 min post-PAS. Participants completed a SRTT retention test 1 week following the first two PAS sessions. Following the PAS intervention where the hand muscle maintained an active muscle contraction (PASACTIVE), there was lower short interval intracortical inhibition compared to PAS during a resting motor state (PASREST) and a sham PAS condition (PASCONTROL). SRTT performance improved within the session regardless of PAS condition. SRTT retention was greater following both PASACTIVE and PASREST after 1 week compared to PASCONTROL. These findings suggest that PAS may enhance motor learning retention and that motor state may be used to target different neural mechanisms of intracortical excitation and inhibition during PAS. This observation may be important to consider for the use of therapeutic noninvasive brain stimulation in neurologic patient populations
Le cru de l’écrit ou les archives de la sauvagerie
Hélène Cixous a la passion des manuscrits. Lors de deux entretiens, elle nous a confié l’importance d’écrire à la main, à table. Je cherche ici à m’approcher des principes de sa pratique d’écrivain et de sa pensée de l’écriture à partir d’Osnabrück. Écrire, est-ce cuisiner ? Les pratiques de la cuisine et de la couture, la première plus analogue que la seconde à l’écriture cixousienne (qui saisit sur le vif), viennent en effet en métaphores conceptuelles de l’écriture, thématiques clairement lisibles dans les manuscrits que le processus de réécriture tend à gommer ensuite. L’écriture à son état naissant est une écriture sauvage, cruelle et crue. L’ethnographe ethnocriticienne observe ici que les principes de tabou, d’interdit et de honte sont de ceux qui réorganisent peut-être le plus fortement les réécritures, jusqu’à leur mise en livre. Ou comment rendre présentable la vie dans sa beauté et son chaos.Hélène Cixous has a passion for manuscripts. In two interviews she told us of the importance of writing by hand, on a table. In this article I will try to understand the principles of her practice as a writer and her thoughts about writing by studying Osnabrück. Is writing cooking? Cooking and sewing practices, the former closer to Cixous’ writing (that sizzles) than the latter, appear as writing’s conceptual metaphors, themes that are clearly visible in the manuscripts but which later re-writing tends to erase. Writing at its birth is a wild writing, cruel and raw. The ethnocritic ethnographer here observes that the principles of taboo, prohibition and shame, are those that maybe reorganize the most strongly rewritings up to their final book form. Or how to make presentable life in its beauty and chaos
Qui a peur de Mireille Havet ?
[Article de presse] The Conversation FranceQui est Mireille Havet ? Enfant prodige puis poétesse maudite de l’entre-deux-guerres ? Demi-mondaine sans le sou perdue dans les nuits parisiennes ? Jeune femme déracinée, rebelle en quête de liberté, en proie à ses passions, à la recherche éperdue du bonheur ? Sûrement tout cela à la fois. Mais écrivain d’abord, tant ce journal, œuvre de toute une vie – dont le présent volume ne couvre qu’une année – tant ce journal, donc, montre d’aisance dans le style, d’originalité dans les images, de finesse dans l’analyse des sentiments et de lucidité quant à la posture de l’auteur dans le monde.Pourtant, ce nom n’évoque plus grand-chose aujourd’hui et, si ce journal n’avait été retrouvé in extremis puis mis en valeur par un travail éditorial impeccable – le volume est d’une élégance rare, agrémenté d’illustrations d’époque, d’un index, de lettres et de poèmes –, tout porte à croire que la jeune femme serait restée dans l’oubli.Née à Medan en 1898, morte en Suisse en 1932, Mireille Havet est la seconde fille d’Henri Havet, peintre, et de Léoncine Cornillier. Ayant déménagé à Auteuil, la famille évolue alors dans le milieu des artistes post-impressionnistes et symbolistes. La famille Havet-Cornillier fera même plusieurs séjours dans le phalanstère de la Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil, dans le Pas-de-Calais, occasion pour Mireille d’assister à des débats animés entre gens de lettres, représentants de l’Art nouveau, idéologues socialistes, tenants du féminisme, etc.C’est aussi là qu’elle croisera Paul Demeny et Georges Izambard, que nous connaissons autrement comme professeurs, amis et correspondants de Rimbaud. Mais la vie chez les Havet reste matériellement difficile, Léoncine assumant presque seule les charges du foyer. Puis une malédiction plane dans la maison. Car Henri est neurasthénique. Interné en 1912, il mourra l’année suivante. La folie restera, dès lors, dans l’esprit de la jeune fille – elle a 14 ans à l’époque –, comme une sourde menace qui colorera le reste de sa vie
Varlam Chalamov ou le Chant des Ténèbres
[Article de presse] The Conversation FranceCe qui arrive, après la lecture de Varlam Chalamov – comme après celle de Primo Lévi mais différemment – c’est que les mots disparaissent. Je ne peux pas écrire. On ne peut pas écrire dessus, derrière, après. Seulement se taire et lire. Puis se taire et refermer le livre. Pleurer, peut-être. Car ce commentaire restera incommensurable avec le texte qui l’a fait naître. Après, restent la neige, la faim, le froid, les corps décomposés vivants, la terre qui les engloutit et les recrache. L’absence de mots. La banale inhumanité de l’espèce humaine. Sa résistance. Sa colère. Sa beauté.Mais l’incommensurable commence avec l’expérience même du goulag. Comment la mettre en mots ? Comment la transmettre ? Comment raconter et pourquoi ? Nous, lecteurs ayant achevé la lecture du livre, sommes soumis, à notre modeste échelle, à une impuissance somme toute analogue à celle de Chalamov : comment retrouver les mots après, leur poids, leur usage et quoi passera de la vie, de l’extrême de ces conditions subies, dans le langage et, finalement, chez l’auditeur ? Mais cette raréfaction des mots a une origine plus profonde. Elle s’ancre dans le camp même où, selon le principe d’économie qui y règne, les prisonniers réduisent leur lexique au strict nécessaire. Il s’agit de survivre (voir le récit « Maxime »)
L’odyssée Jean Genet
[Article de presse] The Conversation FranceNul, peut-être, mieux que Jean Genet n’a incarné la vision rimbaldienne de la poésie et du devenir poète, tant il a passé son temps à n’être jamais là où l’on pensait le trouver, à n’être jamais celui qu’on croyait qu’il était, à brouiller l’apparence des frontières entre le bien et le mal, entre la folie et la raison, entre l’homme et la femme, à faire fi des limites géographiques, des appartenances claniques ou de la couleur de peau.Mais ce dérèglement du sens et des sens est peut-être moins, chez Genet que chez Rimbaud, le moyen d’arriver à des visions inouïes, ou plutôt si, tout autant, mais moins directement. En effet, Jean Genet met fortement l’accent sur une étape de cette éthique poétique qui n’apparaît qu’à l’état latent dans les « Lettres du Voyant »
