De Mer à l’Océan. L’itinérance des cyclistes en val de Loire

A bicyclette, muni de sacoches, d’une tente, d’un duvet et d’un carnet, nous avons réalisé une enquête sensible sur le tourisme itinérant des cyclistes cheminant dans le Val de Loire. Les pratiques ont été appréhendées à bicyclette, afin de pouvoir croiser le récit des expériences des pratiquants et notre propre cheminement. En pratiquant une immersion sensible aux côtés des randonneurs, nous avons clairement fait le choix de l’observation participante que nous avons durablement expérimenté dans d’autres contextes. L’enquête a débuté dès le trajet en train de Tours à Blois, puis s’est prolongée sur l’itinéraire cyclable de la Loire à vélo. Nous avons parcouru à vélo le trajet de Blois à Saint-Brévin en passant par Mer (41500), Chambord, Cour-Cheverny, Amboise, Chenonceau, Azay-le-rideau, Chinon, Saumur et Paimboeuf, soit environ 600 km du 22 juillet au 31 juillet. Nous avons ainsi emprunté le territoire de quatre départements (le Loir et Cher, l’Indre et Loire, le Maine et Loire et la Loire-Atlantique) et de deux régions (Centre et Pays de la Loire), et réalisé 29 entretiens, dont 15 enregistrés. Les moments de pause des cyclistes ont permis la réalisation des entretiens : bord des pistes cyclables, terrasses des cafés et restaurants, haltes nocturnes et démarrages diurnes dans les campings et en chambre d’hôte ; l’usage de la bicyclette a également rendu possible des entretiens en roulant. Au-delà des cyclistes, l’observation s’est également portée sur l’accueil dans les points touristiques majeurs tels que les châteaux et les offices de tourisme. Utiliser le même moyen de locomotion et de découverte que celui des « touristes » a permis de les suivre d’étape en étape, de partager leurs contraintes logistiques, physiologiques et leurs plaisirs immédiats. Nous avons pu échanger avec exu en plusieurs points de leur parcours, et de réaliser plusieurs entretiens en différents points.Initialement, nous nous étions fixé pour ambition de réaliser un focus sur les pratiques en abordant la fréquentation touristique du point de vue des usages et non de l’offre ; en combinant une approche centrée sur l’espace vécu et une approche sur les dimensions symboliques du parcours, nous pensions ainsi pouvoir effectuer un relevé des imaginaires des cyclistes. Nos hypothèses reposaient sur un certains nombres de présupposés qui se sont finalement avérés peu opérants. La grande majorité des cyclistes rencontrés s’est montrée d’une façon générale peu disert ; d’autre part, des attendus tel que la gastronomie, la rencontre des gens, le plaisir et la liberté associés au vélo comme mode de locomotion (Augé, 2010), ont été peu mentionnés de façon spontanée. En revanche, la pratique de l’observation participante nous a permis de mieux appréhender certaines contraintes que seul l’usage du vélo peut révéler. Au delà des aspects logistiques auxquels tout type de voyageur est confronté, le fait d’arpenter le Loire à vélo nous a permis d’éprouver la qualité des correspondances entre l’intention des concepteurs du parcours et sa traduction sur le terrain.BibliographieAugé Marc, 2010, Eloge de la bicyclette, Paris, Payot

Les joies du camping au prisme des professionnels de l’hébergement de plein air

Parcourir les pistes de la Loire à vélo (LAV) permet de prendre la mesure des promesses qui associent découverte de la « nature », milieux naturels et voyage à vélo. Le fleuve est là, tout proche, et sa présence réelle est autant une invitation à traverser ses imaginaires qu’à y immerger son corps. Camper s’impose comme une manière de faire étape, congruente avec l’immersion dans le paysage. L’observation participante des pratiques des cyclotouristes a permis d’une part de souligner l’importance des campings pour des raisons pratiques et économiques, d’autre part de pointer des potentiels de développement touristiques et culturels autour des aménagements des structures d’hébergement, notamment des campings. L’activité des exploitants de campings semble beaucoup moins documentée que celle des campeurs. Pour autant, la profession évolue. Elle s’efforce notamment de se situer dans une démarche écologiquement vertueuse. Ce critère est devenu incontournable pour les professionnels qui réalisent des investissements importants afin de développer leur chiffre d’affaire. Tout répondant au dogme contemporain du « développement durable », certaines infrastructures investissent dans la qualité de leur prestations afin d’offrir des possibilités de confort qui peuvent s’apparenter aux locations en dur. L’hébergement de plein air occupe une place privilégiée pour les 800000 cyclotouristes qui empruntent les pistes de la Loire à Vélo. Mais il constitue également une forme d’hébergement touristique de premier plan. Comme le note le « Guide pratique des professionnels de l’hôtellerie de plein air », « Grâce à des efforts constants et une réelle volonté de dynamiser le secteur, les professionnels ont renouvelé hébergements et services dans l’optique de satisfaire une clientèle toujours plus exigeante, en termes de confort, de sécurité et de loisirs. Désormais, la diversité et la qualité des prestations font du camping une véritable hôtellerie de plein air, qui rencontre un succès croissant auprès des consommateurs (plus de 104 millions de nuitées en 2010).» Ces mutations à la fois qualitatives et quantitatives ne semblent pas se traduire par d’importantes modifications en termes de développement durable. En la matière, aucune obligation n’est faite aux acteurs de l’hébergement de plein air. Nos hypothèses de départ visaient à questionner la cohérence entre l’aménagement des campings et le développement local. Ces lieux offrent-ils une alternative à la consommation de masse et aux plaquettes en quadrichromie des offices de tourisme ? Quelles sont les capacités des acteurs à développer des circuits économiques courts en relation avec le tissu économique et associatif local (approvisionnement vivrier régulier sur place en collaboration avec les PME, AMAP et associations, agriculture raisonnée et bio). Quelles relation entretiennent-ils à l’énergie et aux restes (construction de sanitaires décentralisés, coin compost, tri des déchets, recyclage) ? Les campings sont-ils des infrastructures ouvertes sur la connaissance et la reconnaissance des écosystèmes ? L’observation du ciel constitue-t-elle un potentiel de développement touristique viable, et dans quelles conditions ? L’aménagement d’espaces communautaires et leur animation (bibliothèque contributive, soirées contes) est-il souhaité et envisageable ? Comment les collectivités territoriales se positionnent-elles pour accompagner la dynamique des circuits courts ? En terme de réception de ces aménagements, peut-on comparer les attentes des campeurs aux attentes des visiteurs de musée ?Nous avons enquêté auprès des 14 campings du département de l’Indre et Loire en rencontrant 12 acteurs impliqués de près ou de loin dans leur gestion. Très vite, nos hypothèses se sont révélées inopérantes, parce que très éloignées des réalités de la majeure partie des campings. Les données collectées incitent à décrire la diversité des types de structures et à en présenter une typologie. L’accompagnement des collectivités territoriales varie selon leur statut (privé, public, régie direct ou délégation). Quelque soit le type de campings, leur intégration au territoire et dans un réseau demeure très inégale, et souvent à construire. Leurs efforts en matière de développement durable restent très parcellaires et ont peu d’impacts directs sur les usagers. Enfin, de la tente à l’ancienne avec ses piquets et ses sardines aux bungalows tous équipés, le changement de paradigme place les campings dans le rôle de médiateur avec « la nature », plus que comme un moyen de s’y immerger

Opérateurs culturels et touristiques : quels écosystèmes numériques ?

Les sites web sont communément abordés sous l’angle de leurs fonctions utilitaires. Observer leur insertion dans un réseau est une autre manière de les approcher. Les opérateurs touristiques et culturels s’organisent-ils en écosystème numérique ? Sont-ils soucieux de créer les conditions pour « mieux travailler ensemble » au service des usagers ? Trois structures de la région Centre ont été observées : le domaine de Chaumont sur Loire, le zoo de Beauval et le Center Parcs Les Hauts de Bruyères. Dans leurs interfaces numériques, les notions de solidarité, de sensibilité à la transversalité et d’altruisme sont peu valorisées. Elles s’insèrent dans un modèle économique fondé sur la captation et la prédation, dont les valeurs divergent de l’intelligence collective et de la coopération

Optimization of DNA extraction for advancing coral microbiota investigations

© The Author(s), 2017. This article is distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License. The definitive version was published in Microbiome 5 (2017): 18, doi:10.1186/s40168-017-0229-y.We designed a two-phase study in order to propose a comprehensive and efficient method for DNA extraction from microbial cells present in corals and investigate if extraction method influences microbial community composition. During phase I, total DNA was extracted from seven coral species in a replicated experimental design using four different MO BIO Laboratories, Inc., DNA Isolation kits: PowerSoil®, PowerPlant® Pro, PowerBiofilm®, and UltraClean® Tissue & Cells (with three homogenization permutations). Technical performance of the treatments was evaluated using DNA yield and amplification efficiency of small subunit ribosomal RNA (SSU ribosomal RNA (rRNA)) genes. During phase II, potential extraction biases were examined via microbial community analysis of SSU rRNA gene sequences amplified from the most successful DNA extraction treatments. In phase I of the study, the PowerSoil® and PowerPlant® Pro extracts contained low DNA concentrations, amplified poorly, and were not investigated further. Extracts from PowerBiofilm® and UltraClean® Tissue and Cells permutations were further investigated in phase II, and analysis of sequences demonstrated that overall microbial community composition was dictated by coral species and not extraction treatment. Finer pairwise comparisons of sequences obtained from Orbicella faveolata, Orbicella annularis, and Acropora humilis corals revealed subtle differences in community composition between the treatments; PowerBiofilm®-associated sequences generally had higher microbial richness and the highest coverage of dominant microbial groups in comparison to the UltraClean® Tissue and Cells treatments, a result likely arising from using a combination of different beads during homogenization. Both the PowerBiofilm® and UltraClean® Tissue and Cells treatments are appropriate for large-scale analyses of coral microbiota. However, studies interested in detecting cryptic microbial members may benefit from using the PowerBiofilm® DNA treatment because of the likely enhanced lysis efficiency of microbial cells attributed to using a variety of beads during homogenization. Consideration of the methodology involved with microbial DNA extraction is particularly important for studies investigating complex host-associated microbiota.This project was supported by NSF award OCE-1233612 to AA and NSF GRFP award to LW

Diversity and function of prevalent symbiotic marine bacteria in the genus Endozoicomonas

© The Author(s), 2016. This article is distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License. The definitive version was published in Applied Microbiology and Biotechnology 100 (2016): 8315–8324, doi:10.1007/s00253-016-7777-0.Endozoicomonas bacteria are emerging as extremely diverse and flexible symbionts of numerous marine hosts inhabiting oceans worldwide. Their hosts range from simple invertebrate species, such as sponges and corals, to complex vertebrates, such as fish. Although widely distributed, the functional role of Endozoicomonas within their host microenvironment is not well understood. In this review, we provide a summary of the currently recognized hosts of Endozoicomonas and their global distribution. Next, the potential functional roles of Endozoicomonas, particularly in light of recent microscopic, genomic, and genetic analyses, are discussed. These analyses suggest that Endozoicomonas typically reside in aggregates within host tissues, have a free-living stage due to their large genome sizes, show signs of host and local adaptation, participate in host-associated protein and carbohydrate transport and cycling, and harbour a high degree of genomic plasticity due to the large proportion of transposable elements residing in their genomes. This review will finish with a discussion on the methodological tools currently employed to study Endozoicomonas and host interactions and review future avenues for studying complex host-microbial symbioses.This work was supported by a KAUST-WHOI Post-doctoral Partnership Award to MJN and a KAUST-WHOI Special Academic Partnership Funding Reserve Award to CRV and AA. Research in this study was further supported by baseline research funds to CRV by KAUST and NSF award OCE-1233612 to AA

Incidence of lesions on Fungiidae corals in the eastern Red Sea is related to water temperature and coastal pollution

Author Posting. © The Author(s), 2014. This is the author's version of the work. It is posted here by permission of Elsevier for personal use, not for redistribution. The definitive version was published in Marine Environmental Research 98 (2014): 29-38, doi:10.1016/j.marenvres.2014.04.002.As sea surface temperatures rise and the global human population increases, large-scale field observations of marine organism health and water quality are increasingly necessary. We investigated the health of corals from the family Fungiidae using visual observations in relation to water quality and microbial biogeochemistry parameters along 1300 km of the Red Sea coast of Saudi Arabia. At large scales, incidence of lesions caused by unidentified etiology showed consistent signs, increasing significantly from the northern to southern coast and positively correlated to annual mean seawater temperatures. Lesion abundance also increased to a maximum of 96% near the populous city of Jeddah. The presence of lesioned corals in the region surrounding Jeddah was strongly correlated with elevated concentrations of ammonium and changes in microbial communities that are linked to decreased water quality. This study suggests that both high seawater temperatures and nutrient pollution may play an indirect role in the formation of lesions on corals.This research was supported by Award No. USA 00002 to K. Hughen by King Abdullah University of Science and Technology (KAUST) and a WHOI Ocean Life Institute postdoctoral scholar fellowship to A. Apprill

Coupled x-ray fluorescence and x-ray absorption spectroscopy for microscale imaging and identification of sulfur species within tissues and skeletons of scleractinian corals

Author Posting. © The Author(s), 2018. This is the author's version of the work. It is posted here under a nonexclusive, irrevocable, paid-up, worldwide license granted to WHOI. It is made available for personal use, not for redistribution. The definitive version was published in Analytical Chemistry 90 (2018): 12559–12566, doi:10.1021/acs.analchem.8b02638.Identifying and mapping the wide range of sulfur species within complex matrices presents a challenge for under-standing the distribution of these important biomolecules within environmental and biological systems. Here, we present a coupled micro X-ray fluorescence (μXRF) and X-ray absorption near edge structure (XANES) spectroscopy method for determining the presence of specific sulfur species in coral tissues and skeletons at high spatial resolution. By using multiple energy stacks and principal component analysis of a large spectral database, we were able to more accurately identify sulfur species components and distinguish different species and distributions of sulfur formerly unresolved by previous studies. Specifically, coral tissues were domi-nated by more reduced sulfur species, such as glutathione disulfide, cysteine and sulfoxide, as well as organic sulfate as represented by chondroitin sulfate. Sulfoxide distributions were visually correlated with the presence of zooxanthellae endosymbionts. Coral skeletons were composed primarily of carbonate-associated sulfate (CAS), along with minor contributions from organic sulfate and a separate inorganic sulfate likely in the form of adsorbed sulfate. This coupled XRF-XANES approach allows for a more accurate and informative view of sulfur within biological systems in situ, and holds great promise for pairing with other techniques to allow for a more encompassing understanding of elemental distributions within the environment.We thank Ray Dalio for funding the Micronesian expedition and K. Hughen,This material is based upon work supported by the Na-tional Science Foundation Graduate Research Fellowship under Grant No. 1122374 and a Ford Foundation Dissertation Fellowship for Gabriela Farfan