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La cassure linguistique et identitaire du Canada français
Depuis la dislocation du Canada français dans les années 1960, une divergence se creuse entre ses éléments. Alors que la vitalité du français, langue principale à la maison, se renforce au Québec et au Nouveau-Brunswick, elle s’affaiblit ailleurs au Canada. De même, elle progresse à Montréal, Moncton et Gatineau mais recule à Toronto, Sudbury et Ottawa. Les données inédites du recensement de 2001 touchant les langues secondaires au foyer indiquent en outre que le comportement bilingue est le plus souvent de nature additive parmi les francophones du Québec et du Nouveau-Brunswick, tandis qu’il joue le rôle d’étape transitoire vers l’anglicisation dans les autres provinces. En parallèle avec la cassure en matière de comportement linguistique, il s’est développé une divergence identitaire : au contraire des jeunes de langue maternelle française du Québec et du Nouveau-Brunswick, ceux de l’Ontario et des autres provinces s’identifient comme bilingues plutôt que francophones.Since the dislocation of French Canada in the 1960s, there has been a growing divergence between its components. While the vitality of French, as the main language spoken in the home, has been strengthening in Québec and in New Brunswick, it has been weakening elsewhere in Canada. Similarly, it is growing in Montréal, Moncton and Gatineau, but shrinking in Toronto, Sudbury and Ottawa. New unpublished data from the 2001 census on second languages within the home indicate furthermore that bilingualism most often takes the form of an additional skill among Francophones in Québec and New Brunswick, whereas it plays a transitional role toward anglicization in the other provinces. Alongside the split in terms of language behaviour, a divergence of identity has developed: in contrast to young people whose mother tongue is French in Québec and New Brunswick, those in Ontario and the other provinces identify themselves as bilingual rather than as Francophones
La répartition des non-répondants à la question sur la langue maternelle aux recensements de 1971 et de 1976
Aux Canadiens n’ayant pas répondu à la question sur la langue maternelle au recensement de 1971, Statistique Canada a attribué une langue maternelle déclarée par un membre de leur famille immédiate ou par un voisin habitant le même secteur de dénombrement. Au recensement de 1976, par contre, on n’a effectué aucune attribution de langue aux non-répondants. Pour 1971, rien n’est connu ni sur le résultat du procédé d’attribution, ni sur le taux de non-déclaration de langue maternelle à un niveau autre que fédéral. Nous présentons cependant de nombreuses observations indiquant qu’en 1976 tout au moins, le taux de non-réponse a varié de façon significative selon la région et le groupe linguistique. En particulier, au Québec en 1976 les francophones auraient répondu le plus régulièrement à la question, alors que les groupes linguistiques ni anglais, ni français auraient accusé les taux de non-réponse les plus élevés. En comparant les résultats de 1971 et de 1976 au niveau provincial ou infra-provincial, il convient dès lors d’attribuer aux non-répondants de 1976 une langue maternelle sur une base aussi conforme que possible à la stratégie très locale d’attribution employée pour 1971. Pour suivre l’évolution intercensitaire des compositions linguistiques du Québec ou de Montréal tout particulièrement, il importe que Statistique Canada publie une répartition linguistique des non-répondants de 1976 qui serait obtenue par la même méthode qu’en 1971
Quelques remarques sur les données du recensement de 1971 concernant la langue et l’origine ethnique
Sur quelques indices de propension à l’exogamie et au transfert linguistique
La comparaison de taux absolus d’exogamie ou de transfert linguistique présente une image biaisée de la réalité aussitôt que les groupes culturels en présence ne sont pas de taille égale. On obtient une solution satisfaisante à ce problème en mesurant la propension à l’exogamie ou au transfert respectivement au moyen du rapport entre les taux observés et les taux attendus sous l’hypothèse d’une différenciation culturelle nulle des choix matrimoniaux ou linguistiques. Cette méthode d’ajustement se confirme à l’usage préférable à d’autres indices employés en démographie des groupes linguistiques au Canada
Graham Fraser, Sorry, I Don’t Speak French : Confronting the Canadian Crisis that Won’t Go Away, Toronto, McClelland & Stewart, 2006. En traduction française, Sorry, I Don’t Speak French. Ou pourquoi quarante années de politiques linguistiques au Canada n’ont rien réglé… ou presque, Montréal, Boréal, 2007.
Le mécanisme du transfert linguistique
L’analyse sociolinguistique met en évidence divers cheminements possibles conduisant au transfert d’une langue usuelle à une autre. Les résultats du recensement de 1971 et de quelques autres enquêtes suggèrent en particulier l’existence au Canada français d’un bilinguisme familial et d’un va-et-vient linguistique pouvant s’étaler sur plusieurs générations. Les mêmes sources confirment néanmoins qu’au Québec, cette hésitation linguistique relative ne se solde pas moins par un émiettement du groupe culturel français. Quelques recommandations précises sont formulées quant aux données démolinquistiques à recueillir dans le but de permettre une plus juste appréciation du cheminement à long terme du bilinguisme et des transferts linguistiques, surtout si l’on veut être en mesure d’observer dans l’avenir l’émergence possible d’un bilinguisme stable chez la minorité canadienne-française
Ralph H. Estey, Essays on the early history of plant pathology and mycology in Canada, Toronto, McGill-Queen's University Press, 1994, 384 p.
Sortir l’histoire des sciences et des techniques de leur contexte national : limites et défis du comparatisme
Si les historiens des sciences et des techniques au Canada recourent fréquemment à la démarche comparative, cette production historiographique gagnerait à ne pas se contenter de juxtaposer et de soumettre à un questionnaire commun des expériences nationales comme elle le fait très souvent. Après avoir présenté les avantages et les désavantages de la démarche comparative, l’auteur expose ici deux propositions méthodologiques inspirées de l’histoire environnementale pour ancrer la démarche comparative en histoire des sciences et des techniques dans une approche critique de la notion de nation. Pour cesser de conférer à la nation un point de vue privilégié dans l’analyse historique, l’histoire comparée devra situer la nation dans un enchevêtrement d’échelles ou en démontrer le caractère construit.Historians of Canadian science and technology frequently resort to the comparative method, but this historiographic production should not simply juxtapose national experiences or submit them to a common questionnaire, as it often does. After presenting the advantages and the disadvantages of the comparative method, the author offers two methodological proposals inspired by environmental history so as to introduce a critical approach to the idea of nation into the comparative method. In order to stop conferring upon the nation a favoured point of view in historical analysis, comparative history must situate the nation among various scales or demonstrate its constructed character
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