142 research outputs found
Le drapeau turc, emblème de la nation ou signe politique?
Ce début de recherche sur les symboles de la nation en Turquie prolonge des travaux antérieurs sur la mémoire collective et sur l'image en tant que récit iconographique (cartes analysées en tant qu'images, photographies d'événements historiques : Copeaux, 1994, et Mauss-Copeaux, 1996). Notre propos est d'examiner ici l'usage social du drapeau national dans la Turquie d'aujourd'hui où sa fréquence d'apparition dans la vie publique et même privée frappe très vite l'observateur extérieur...
Le drapeau turc, emblème de la nation ou signe politique?
Ce début de recherche sur les symboles de la nation en Turquie prolonge des travaux antérieurs sur la mémoire collective et sur l'image en tant que récit iconographique (cartes analysées en tant qu'images, photographies d'événements historiques : Copeaux, 1994, et Mauss-Copeaux, 1996). Notre propos est d'examiner ici l'usage social du drapeau national dans la Turquie d'aujourd'hui où sa fréquence d'apparition dans la vie publique et même privée frappe très vite l'observateur extérieur...
De la mer Noire à la mer Baltique : la circulation des idées dans le triangle Istanbul-Crimée-Pologne
Dans ce que Braudel appelait l'« isthme polonais », les relations entre la Crimée et la Pologne d'une part, Istanbul d'autre part, ont toujours été étroites, en raison de la présence en Pologne et en Lituanie d'une communauté tatare, puis de l'incorporation de la Pologne dans l'Empire russe. A la suite de la guerre de Crimée, de nombreux Tatars se sont réfugiés en Roumélie et à Istanbul; la Crimée a également été le siège d'un mouvement de réforme de l'islam, le djadidisme, conduit par Ismaïl Gasprinski. Les liens ainsi tissés ont été revitalisés dans les années 1930 et concrétisés par la revue Emel; ils s'accompagnaient d'une sympathie pour les forces anti-soviétiques comme la Pologne de Pilsudski ou l'Allemagne nazie, jusqu'au drame de la déportation des Tatars de Crimée par Staline. Aujourd'hui, ces liens sont entretenus par des personnalités comme Mustafa Cemiloðlu et le réseau du Foyer des Intellectuels (Aydýnlar Ocaðý) d'Istanbul
Ozan Z. : un tambour happé par la politique
Etude de la biographie d'un ozan, troubadour traditionnel turc de la région de Sivas, émigré en France et ouvrier dans la région de Metz, tentant de pratiquer son art malgré les difficultés matérielles. Ce cas illustre la difficulté d'être musicien, car la musique est le lieu d'expression privilégié des différents courants politiques, et le meeting politique est, en Europe, un lieu de détournement de la musique par la politique. Tiraillé entre son art et ses engagements, Oran Z. tente de résister à l'embrigadement et à une certaine forme d'exploitation, tout en revendiquant fortement son identité alévi et les difficultés qu'engendre cette appartenance
Le mouvement prométhéen
Mouvement de réfugiés d'URSS, rassemblés par leurs sentiments anti-russes autant qu'anti-soviétiques : Ukrainiens, Géorgiens, Turkestanais, Azéris se sont fédérés en un dense réseau recouvrant partiellement celui des marchands de fourrure tatars, de la Finlande au Japon. Avec des foyers à Berlin, Varsovie, Prague, bénéficiant de l'aide de la Pologne de Pilsudski, puis de l'Allemagne nazie, enfin des Etats-Unis, ce mouvement s'exprimait dans nombre de revues, dont « Prométhée », publiée en français à Paris dans les années 1920 et 1930, et qui est passé du menchévisme à une sympathie pour l'extrême-droite. L'article analyse le contenu de la revue, les tentatives de créer une fédération du Caucase, les rapports que les réfugiés turcophones entretenaient avec la Turquie kémaliste, et leurs effets sur la vision turque du monde turcophone. Des notices bibliographiques évoquent les principales figures du mouvement
Laïcité et tolérance, deux mythes turcs contemporains ?
À la connaissance de l’auteur, il n’existe pas en Turquie de mythe historique idéalisant le passé ottoman comme une période de bonne entente interreligieuse. La société ottomane était très cosmopolite, alors que la république d’aujourd’hui est « à 99 % musulmane ». Entre les deux périodes, il y a eu un génocide, des massacres, des pogroms et des profanations. Plus que d’un mythe, la République a besoin de silence. Mais elle a besoin de se construire et de s’affirmer sur des valeurs occidentales et consensuelles. Elle fonctionne sur une vision puissamment mythifiée de l’histoire de ses débuts et de son fondateur, avec deux sous mythes d’ordre religieux, la laïcité et la tolérance, éléments intouchables du dogme et pourtant périodiquement démentis par la réalité.There is no historical myth in Turkey that idealizes the Ottoman past as a period of harmonious religious coexistence. Ottoman society was very cosmopolitan, while today’s Turkish Republic is almost exclusively Muslim. Between the two eras there was a genocide, along with massacres, pogroms, and desecrations. Rather than needing a myth, the Republic needs silence. But Turkey must build and consolidate itself around a consensus based on Western values. Instead, it relies on a strong, mythical vision of its origins and founder with two components: secularism and tolerance. These are both untouchable dogmatic elements, though social and political realities regularly undermine them
Büşra Ersanlı-Behar (dir.), Bağımsızlığın ilk yılları, Ankara, T.C. Kültür Bakanlığı Millî Kütüphane Basımevi, 1994, 298 p.
L'ouvrage est d'un très grand intérêt, ne serait-ce que parce qu'il repose sur une riche expérience de terrain des auteurs. Il témoigne d'un état d'esprit nouveau, car ici le discours sur l'Asie turcophone s'affranchit de considérations politiques turques, et le fait que le ministère de la Culture édite un tel ouvrage est une nouveauté intéressante. Surtout, il met à la disposition du public des informations et des réflexions nouvelles, particulièrement dans les domaines du processus de construction des Etats, des politiques culturelles et des politiques étrangères des cinq Républiques considérées. En bref, c'est un travail qui mériterait d'être traduit pour le rendre accessible à un public non turcophone
La redéfinition de la nation, de l'Etat et du citoyen
Si le thème des débats portait en principe sur un phénomène mondial, on ne pouvait s'abstraire du lieu et des circonstances : nous étions en Turquie, à un moment où aucune solution n'était en vue pour le problème kurde, et la majorité des intervenants étaient turcs. C'est dire que le problème kurde a plané sur l'assemblée durant ces deux jours, même si, bien souvent, cette préoccupation majeure de la société turque actuelle n'était pas explicitement évoquée. Il a été question de « régulation des conflits ethniques », de « crise de l'identité », de « l'avenir des minorités », du « régionalisme et de l'ethnicité », du « problème identitaire », de l'« impact économique des conflits ethniques », de l' « enseignement pluri-ethnique », et ces interventions portant sur des domaines géographiques très variés, il s'agissait de replacer le problème kurde dans une perspective élargie et une problématique comparative. Les deux exposés concernant explicitement la question kurde (Martin van Bruinessen et Baskýn Oran) ont été suivis avec une attention particulière
De la mer Noire à la mer Baltique : la circulation des idées dans le triangle Istanbul-Crimée-Pologne
Dans ce que Braudel appelait l'« isthme polonais », les relations entre la Crimée et la Pologne d'une part, Istanbul d'autre part, ont toujours été étroites, en raison de la présence en Pologne et en Lituanie d'une communauté tatare, puis de l'incorporation de la Pologne dans l'Empire russe. A la suite de la guerre de Crimée, de nombreux Tatars se sont réfugiés en Roumélie et à Istanbul; la Crimée a également été le siège d'un mouvement de réforme de l'islam, le djadidisme, conduit par Ismaïl Gasprinski. Les liens ainsi tissés ont été revitalisés dans les années 1930 et concrétisés par la revue Emel; ils s'accompagnaient d'une sympathie pour les forces anti-soviétiques comme la Pologne de Pilsudski ou l'Allemagne nazie, jusqu'au drame de la déportation des Tatars de Crimée par Staline. Aujourd'hui, ces liens sont entretenus par des personnalités comme Mustafa Cemiloðlu et le réseau du Foyer des Intellectuels (Aydýnlar Ocaðý) d'Istanbul
Le mouvement prométhéen
Mouvement de réfugiés d'URSS, rassemblés par leurs sentiments anti-russes autant qu'anti-soviétiques : Ukrainiens, Géorgiens, Turkestanais, Azéris se sont fédérés en un dense réseau recouvrant partiellement celui des marchands de fourrure tatars, de la Finlande au Japon. Avec des foyers à Berlin, Varsovie, Prague, bénéficiant de l'aide de la Pologne de Pilsudski, puis de l'Allemagne nazie, enfin des Etats-Unis, ce mouvement s'exprimait dans nombre de revues, dont « Prométhée », publiée en français à Paris dans les années 1920 et 1930, et qui est passé du menchévisme à une sympathie pour l'extrême-droite. L'article analyse le contenu de la revue, les tentatives de créer une fédération du Caucase, les rapports que les réfugiés turcophones entretenaient avec la Turquie kémaliste, et leurs effets sur la vision turque du monde turcophone. Des notices bibliographiques évoquent les principales figures du mouvement
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