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Traiter les bidonvilles hier et aujourd’hui. Le relogement entre permanence et provisoire
International audienceEn comparant les dispositifs de relogement des bidonvilles dans les années 1960 et 2000 à Saint-Denis, cet article aborde un volet du traitement de la vulnérabilité résidentielle. Il s'agit de comprendre le rapport qui a pu s'établir entre des épisodes d'extension de la zone de vulnérabilité et des processus de transformation urbaine sous des formes urgentes et provisoires. Il apparaît qu'il existe des permanences dans ces dispositifs de relogement, tant concernant la forme d'habitat produit, le public identifié que les acteurs concernés. Cela rend compte de la relation existante entre la vulnérabilité résidentielle et la création d'une urbanité de l'entre-deux
L’habitat indigne aux portes de Paris : le cas de Saint-Denis, entre idéal et realpolitik
Saint-Denis and the challenges of insalubrious housing : stakes and public policy
Saint-Denis, ville populaire et limitrophe de Paris est particulièrement impactée par l’habitat insalubre. Comment une ville communiste qui promeut une politique inclusive traite la question de l’habitat insalubre et quels sont les enjeux géopolitiques derrière la résorption de cet habitat ? Concernant les bidonvilles, les élus de Saint-Denis se sont fait les porte-voix de cette question à l’échelle nationale et mènent plusieurs projets d’insertion sur le territoire. Ceux-ci relèvent plus, en l’absence de politique nationale, d’un bricolage et se heurtent au manque de moyens, au problème de relogement et parfois à la réaction de certains riverains. Quant à l’insalubrité des immeubles, elle persiste malgré trente ans de politiques publiques, en raison de la faible efficacité des politiques incitatives, de la paupérisation de la ville et de la logique de marché qui a attiré des propriétaires bailleurs d’abord intéressés par la rentabilité des biens. Depuis 2008, la municipalité concentre ses efforts sur le centre-ville via un important programme de rénovation urbaine (un Programme National de requalification des Quartiers Anciens Dégradés – PNRQAD), qui s’inscrit dans une stratégie de valorisation du centre-ville pour attirer des propriétaires plus à même d’entretenir le bâti. La mise en place du PNRQAD soulève des enjeux de peuplement, d’image et d’évolution sociologique du centre-ville, d’autant plus que les communistes sont politiquement en difficulté. Ils se retrouvent pris dans une contradiction majeure : changer l’image de Saint-Denis pour contribuer à un meilleur entretien du bâti favorise une évolution du peuplement qui leur sera défavorable électoralement.Saint-Denis, a working class city in the suburb of Paris, is particularly impacted by run-down housing. How does a communist city that promotes an inclusive politics, addresses the question of degraded housing and what are the geopolitical stakes behind the resorption of this type of habitat? Saint-Denis’ elected officials have become outspoken on the question of slums at the national level and lead several projects for inserting their inhabitants in the territory. Those are however more akin to patch-up jobs considering the absence of a national policy and they face the lack of funding, the problem of rehousing, and sometimes negative reactions from other residents. With regards to apartment buildings’ insalubrity, it remains a problem despite thirty years of public policies. This is due to the low efficiency of incentivizing policies, city pauperization, and market-based solutions that attract landlords more interested in economic returns than good maintenance. Since 2008, city hall concentrates its efforts on the downtown area through a major program of urban renewal (PNRQAD), as part of a strategy to revalorize it to attract owners that would maintain housing’s upkeep. The implementation of the PNRQAD raises questions on issues of settlement, image, and sociological evolution of the downtown area, all the more so now that communists are faced with a rising socialist party. Communist elected officials therefore now face an internal contradiction: changing Saint-Denis’ image with the purpose of increasing the quality of housing conditions favors a settlement pattern that will be electorally detrimental to them
Traiter les bidonvilles hier et aujourd’hui. Le relogement entre permanence et provisoire
This paper aims at analyzing the treatment of residential vulnerability by comparing slum relocation schemes in the 1960s and the 2000s. We seek to understand the links between some episodes of extension of the area of vulnerability and processes of urban transformation in both urgent and provisional forms. We show a certain continuity in slum relocation processes, wich are characterized by their tentative and precarious nature, dedicated to an identified population, and managed by specific actors. It shows the relationship between residential vulnerability and an intermediate urbanity.En comparant les dispositifs de relogement des bidonvilles dans les années 1960 et 2000 à Saint-Denis, cet article aborde un volet du traitement de la vulnérabilité résidentielle. Il s’agit de comprendre le rapport qui a pu s’établir entre des épisodes d’extension de la zone de vulnérabilité et des processus de transformation urbaine sous des formes urgentes et provisoires. Il apparaît qu’il existe des permanences dans ces dispositifs de relogement, tant concernant la forme d’habitat produit, le public identifié que les acteurs concernés. Cela rend compte de la relation existante entre la vulnérabilité résidentielle et la création d’une urbanité de l’entre-deux.Costil Mathilde, Roche Élise. Traiter les bidonvilles hier et aujourd’hui. Le relogement entre permanence et provisoire. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°110, 2015. Ville et vulnérabilités. pp. 64-73
