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L’évolution des charpentes d’églises du Val d’Oise, du XIe au XXe siècle
National audienceFrom 2003 to 2006 a study of church roofs in Val d'Oise was performed within the framework of SDAVO to to outline the development of structures and techniques of carpentry from 11 th to 20 th century. 150 roofs were observed, from all periods, with particular emphasis on those that most typified each type and period. If several unknown Romanesque roofs were discovered, the rest belong to a relatively known repertoire. There are a large number of Gothic roofs of the first third of 13 th century (12% of the corpus) and for the most part unpublished. Several of them show a perfect mastery of 'fermes et pannes' (bent and purlins) towards 1230 and of its widespread nature in the religious architecture in Ile-de-France in this period, to the detriment of 'chevrons-formant-fermes' (common rafters forming a bent) which survive until 16 th century only for their vaulting. The post-medieval roofs betray a drop in the quality of wood used, which accompanied the loss of carpentry skills at the beginning of 20 th century.De 2003 à 2006, un inventaire des charpentes des églises du Val d'Oise a été réalisé dans le cadre du SDAVO afin de définir les lignes générales de l'évolution des structures et des techniques de charpen-terie du XI e au XX e s. Cet inventaire a permis d'observer 150 charpentes, toutes époques confondues, et d'étudier plus précisément celles qui apparaissaient comme les plus représentatives de chaque type identifié et de chaque période. Si plusieurs charpentes romanes inédites ont été relevées, celles-ci demeurent à l'état de réemploi et appartiennent à un répertoire relativement connu. Les charpentes gothiques du premier tiers du XIII e s. sont nombreuses (12 % du corpus) et pour la plupart inédites. Plusieurs d'entre elles témoignent de la parfaite maîtrise du concept des fermes et pannes vers 1230 et de sa large diffusion dans l'architecture religieuse en Île-de-France dès cette période, au détriment des chevrons-formant-fermes qui survivent jusqu'au XVI e s. uniquement pour des voûtes. Les charpentes post-médiévales dénoncent une baisse de la qualité des bois d'oeuvre qui s'accompagnent, à l'approche du XIX e s., d'une perte des compétences techniques en charpenterie
La charpente de la nef de la cathédrale de Bourges
La cathédrale gothique de Bourges a été édifiée en deux campagnes avec le chœur, de 1195 à 1214, puis la nef, de 1225 à 1255, après 10 ans d’interruption du chantier. Ses charpentes d’origine ont été en partie reconstruites sur l’ensemble des collatéraux, suite à un incendie en 1559, et sur la partie médiane du grand vaisseau, entre 1747 et 1754, du fait de la suppression du faux transept et de sa flèche. Le relevé archéologique de la charpente gothique subsistante sur la nef, et l’analyse dendrochronologique de ses bois démontrent que les abattages se sont étalés de 1230 à 1257, avec deux grandes campagnes de coupes de bois entre 1240 et 1244 et en automne-hiver 1254-1255, juste avant la mise en œuvre et le levage de la charpente en 1256 ou peu après. Ces coupes successives supposent un approvisionnement du chantier par des donations de bois ou de parcelles forestières exploitées aussitôt, obligeant à un stockage des bois dans l’attente du chantier. La charpente à chevrons-formant-fermes a été exécutée selon un premier projet qui a été modifié en cours de réalisation pour y insérer un dispositif de contreventement longitudinal, avec une nouvelle structure des fermes principales permettant de le recevoir. Ce contreventement axial est doublé par un second situé dans le plan des chevrons, attesté pour la première fois par la dendrochronologie du milieu du xiiie s. En 1262, les travées orientales de la charpente de la nef sont reprises pour permettre le rajout d’une flèche en bois et d’un faux-transept à l’aplomb de la quatrième travée de voûtes.The Gothic cathedral of Bourges was built in two phases, with the chancel from 1195 to 1214 then the nave from 1225 to 1255, after a 10-year interruption to the building work. The original roof structure was in part reconstructed on all the sides, following a fire in 1559, and on the middle part of the great nave, between 1747 and 1754, due to the removal of the false transept and its spire. The archaeological survey of the structure remaining on the Gothic nave, and the dendrochronological analysis of its timber shows that the trees were felled over a period from 1230 to 1257, with two major felling campaigns between 1240 and 1244 and autumn-winter 1254-1255, just prior to the implementation and lifting of the structure in 1256 or soon after. These successive fellings suggest a supply to the site from donations of wood or forest plots used immediately, requiring the storage of wood pending construction. The trussed rafter structure was built according to a first plan that was modified while construction was underway to insert a longitudinal bracing device, with a new structure of main trusses to support it. This axial bracing was doubled by a second situated in the plane of the rafters, with a date, proven by dendrochronology for the first time, in the middle of the thirteenth century. In 1262 the eastern bays of the structure of the nave were changed to enable the addition of a wooden spire and a false transept directly below the fourth arch span
La charpente de la nef de la cathédrale de Bourges
La cathédrale gothique de Bourges a été édifiée en deux campagnes avec le chœur, de 1195 à 1214, puis la nef, de 1225 à 1255, après 10 ans d’interruption du chantier. Ses charpentes d’origine ont été en partie reconstruites sur l’ensemble des collatéraux, suite à un incendie en 1559, et sur la partie médiane du grand vaisseau, entre 1747 et 1754, du fait de la suppression du faux transept et de sa flèche. Le relevé archéologique de la charpente gothique subsistante sur la nef, et l’analyse dendrochronologique de ses bois démontrent que les abattages se sont étalés de 1230 à 1257, avec deux grandes campagnes de coupes de bois entre 1240 et 1244 et en automne-hiver 1254-1255, juste avant la mise en œuvre et le levage de la charpente en 1256 ou peu après. Ces coupes successives supposent un approvisionnement du chantier par des donations de bois ou de parcelles forestières exploitées aussitôt, obligeant à un stockage des bois dans l’attente du chantier. La charpente à chevrons-formant-fermes a été exécutée selon un premier projet qui a été modifié en cours de réalisation pour y insérer un dispositif de contreventement longitudinal, avec une nouvelle structure des fermes principales permettant de le recevoir. Ce contreventement axial est doublé par un second situé dans le plan des chevrons, attesté pour la première fois par la dendrochronologie du milieu du xiiie s. En 1262, les travées orientales de la charpente de la nef sont reprises pour permettre le rajout d’une flèche en bois et d’un faux-transept à l’aplomb de la quatrième travée de voûtes.The Gothic cathedral of Bourges was built in two phases, with the chancel from 1195 to 1214 then the nave from 1225 to 1255, after a 10-year interruption to the building work. The original roof structure was in part reconstructed on all the sides, following a fire in 1559, and on the middle part of the great nave, between 1747 and 1754, due to the removal of the false transept and its spire. The archaeological survey of the structure remaining on the Gothic nave, and the dendrochronological analysis of its timber shows that the trees were felled over a period from 1230 to 1257, with two major felling campaigns between 1240 and 1244 and autumn-winter 1254-1255, just prior to the implementation and lifting of the structure in 1256 or soon after. These successive fellings suggest a supply to the site from donations of wood or forest plots used immediately, requiring the storage of wood pending construction. The trussed rafter structure was built according to a first plan that was modified while construction was underway to insert a longitudinal bracing device, with a new structure of main trusses to support it. This axial bracing was doubled by a second situated in the plane of the rafters, with a date, proven by dendrochronology for the first time, in the middle of the thirteenth century. In 1262 the eastern bays of the structure of the nave were changed to enable the addition of a wooden spire and a false transept directly below the fourth arch span
Etude archéologique des charpentes médiévales de la cathédrale Saint Pierre de Poitiers (86), DRAC Poitou-Charentes, CRMH, Poitiers
L’apport de l’archéologie des charpentes pour l’étude historique et architecturale de l’église de la Trinité de Fécamp: À propos des articles de K. Brockhaus, « La genèse architecturale de l’église de La Trinité de Fécamp » et de L. Grant, « Fécamp et l’architecture en Normandie »
National audienc
Les charpentes des XIIe-XIIIe siècles de la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux
Rappel historique et description architecturale Inscrite dans le vaste mouvement de reconstruction des églises normandes au cours de la première moitié du XI e siècle, la réédification de la cathédrale romane de Lisieux est attribuée à l'évêque Herbert (1022-1043) et à son successeur Hugues d'Eu (1050-1070) 2. De cet édifice du XI e siècle, il ne subsiste plus aucune maçonnerie apparente sauf, d'après Georges Huard et Alain Erlande-Brandenbourg, quelques assises au revers du massif occidental et, peut-être, dans les maçonneries des murs ouest des deux bras du transept 3. Les fondations de la cathédrale romane semblent avoir servi de base au plan de la cathédrale gothique qui témoigne de la présence originelle d'un massif occidental à deux tours, d'une tour-lanterne sur la croisée du transept et d'un choeur à déambulatoire, à l'image d'autres églises normandes achevées dans les décennies 1060-1070 comme l'abbatiale de Jumièges ou la cathédrale de Rouen. La reconstruction de la cathédrale dans les dernières décennies de l'épiscopat d'Arnoult (1142-1182) est confirmée par plusieurs textes qui relatent vers 1170 d'importants travaux de réédification depuis les fondations de l'édifice 4. Il semble toutefois qu'en 1182, lors de la démission d'Arnoult, la cathédrale était loin d'être achevée puisque l'évêque Jourdain du Hommet (1201-1218) est mentionné plus tard dans un texte qui lui attribue son agrandissement et son enrichissement 5. C'est donc probablement sous l'épiscopat de ce dernier qu'il faut situer l'achèvement des vaisseaux principaux de la cathédrale Saint-Pierre. L'analyse architecturale des élévations et les expertises dendrochronologiques menées sur les charpentes vont confirmer avec une relative certitude ces présomptions. Elevée très vraisemblablement sur les fondations romanes, la nouvelle cathédrale gothique adopte un plan en forme de croix latine avec une nef de huit travées barlongues, un transept profond de trois travées pourvues de bas-côtés à l'est et un choeur long de quatre travées à collatéraux (fig. 1). Ce choeur se termine par une abside à déambulatoire ouverte sur deux chapelles rayonnantes semi-circulaires et une chapelle axiale dédicacée à la Vierge, reconstruite vers 1432-1442. Les élévations tripartites de la nef, des murs Est du transept et des deux travées occidentales du choeur traduisent l'homogénéité du programme de construction marqué par l'empreinte du style gothique d'Ile-de-France (fig. 2). Au-dessus des grandes arcades aux piles circulaires, s'ouvrent les baies géminées d'une fausse tribune sur le comble des collatéraux, sous un troisième niveau de fenêtres hautes au mur mince, dépourvues de galerie de circulation. Les maçonneries de la première travée occidentale de la nef viennent se greffer sur les piliers d'un narthex préexistant qui servit de support aux nouvelles constructions gothiques. D'après l'observation des chapiteaux à décor de feuillages et palmettes, Alain Erlande-Brandenbourg suggère que le bas-côté nord de la nef fut élevé en priorité d'ouest en est, suivi de près par le bas-côté sud d'est en ouest puis des piliers de la nef, également d'est en ouest 6. Toujours selon la modénature des 1 Docteur en Archéologie
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