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Propter vitandum scandalum. Histoire d'une catégorie juridique (XIIe-XVe siècles)
International audienceEntre le XIIe et le XVe siècle, les emplois de la caté- gorie juridique de scandalum dans la documentation pratique de la papauté, et tout particulièrement de la Pénitencerie Apostolique, n'ont qu'un rapport lointain avec l'usage scripturaire puis théologique le plus fréquent du terme, mais aussi avec les quelques emplois repérables dans le droit public germanique du Haut Moyen Âge. Les juges ecclésiastiques et les juristes - du moins les canonistes, puisqu'on ne trouve aucune trace de cette catégorie dans le droit justinien relu par les médiévaux - ont donc révisé et considérablement modifié le sens de ce mot. En retour, le scandalum a contribué à redéfinir les contours de la justice médié- vale, qu'elle soit pénale, pénitentielle ou disciplinaire. Dans cet article, nous montrons que cette catégorie révèle parfaitement la nature de l'activité judiciaire et administrative de l'Église pontificale aux XIIIe-XIVe siècles, et constitue sans doute une matrice de la "sphère publique" médiévale
Où est passée la sociologie de la critique ? : À l’épreuve d’Affaires, scandales et grandes causes
International audienceCe texte consacré au dialogue entre histoire, anthropologie et sociologie en France, est une recension de l'ouvrage "Affaires, scandales et grande causes. De Socrate à Pinochet" dirigé par Luc Boltanski, Elisabeth Caverie, Nicolas Offenstadt et Stéphane van Damme. Suite à un colloque organisé en 2004 sur les scandales et les affaires, sociologues et historiens français ont rassemblé leurs contributions dans le cadre d’un ouvrage placé sous le signe de la « sociologie de la critique » initiée par Luc Boltanski dans les années quatre-vingt. Les nombreuses études de cas historiques et la tentative louable de comparatisme et de « typification » suscitent l’intérêt du lecteur. Mais aucun des auteurs ne prend en compte les qualifications juridiques, la manière dont elles orientent ou influencent le sens critique des « petits » et la façon dont, très tôt en Occident (dès le XIIe siècle au moins), le pouvoir souverain s’est saisi des compétences critiques des acteurs
Collectif, The Fourth Lateran Council and the Development of Canon Law and the ius commune
Ce volume dirigé et introduit par un historien et une historienne du droit, recueille certaines des contributions au grand congrès qui s’était tenu à Rome en novembre 2015, autour du 800e anniversaire du concile de Latran IV. On sait le rôle décisif que celui-ci a joué dans la pastorale de l’Église – au point que certains historiens ont pu parler à cet égard d’une authentique « révolution » –, mais l’on connaît moins la place que ce concile – le plus grand du Moyen Âge, puisqu’il réunit plus ..
Dominique Avon, La liberté de conscience. Histoire d’une notion et d’un droit, préface de Yadh Ben Achour
Il est des livres qui donnent le vertige et ne se peuvent résumer. Tel est le cas de l’opus magnum que Dominique Avon, historien des religions à l’École Pratique des Hautes Études, consacre à la liberté de conscience – c’est-à-dire à la liberté de croire, de ne pas croire ou de ne plus croire. L’ouvrage, d’une amplitude chronologique exceptionnelle (allant de l’Égypte pharaonique à nos jours), se donne le monde entier pour terrain d’étude (de la Malaisie aux États d’Afrique subsaharienne, en ..
Caterina Ciccopiedi, Governare le diocesi. Assestamenti riformatori in Italia settentrionale fra linee guida conciliari e pratiche vescovili (secoli xi-xii)
Plus ample que la monographie qu’elle avait fait paraître en 2012 sur les diocèses piémontais aux xe-xie s. (Caterina Ciccopiedi, Diocesi e riforme nel Medioevo. Orientamenti ecclesiastici e religiosi dei vescovi nel Piemonte dei secoli x e xi, Cantalupa, Effatà [Studia taurinensia, 39], 2012), ce nouvel opus de Caterina Ciccopiedi traite des transformations de l’épiscopat italien dans le contexte de la centralisation romaine et de la réforme dite « grégorienne », dont l’arc temporel est ici ..
Artificios pasados. Nociones del Derecho medieval
En la larga historia de Occidente, el derecho fue y sigue siendo el medio por excelencia para la construcción institucional. A partir de montajes hechos de palabras, proferidas por quien tiene el poder para hacerlo, el derecho tiene la singularidad de promover existencia a lo que ellas enuncian. Esta capacidad de artificio que contiene el discurso jurídico se remonta a la
tradición latina, romana y medieval, que designaba al derecho como un arte, un saber sistemático y técnico que movilizaba su interpretación al servicio de la práctica. A partir de relevar la construcción técnica e histórica de ciertos artificios y operaciones jurídicas que tuvieron un lugar clave en el derecho europeo medieval y moderno y, que, en la actualidad, o bien ya no existen bajo forma jurídica o han cambiado radicalmente su sentido, proponemos una reflexión sobre la capacidad de intervención y producción de efectos del discurso jurídico. Focalizar en estos artificios del pasado nos ofrece una saludable distancia que hace más visibles las operaciones técnicas presentes en los textos a la vez que entrena la mirada para abordar las intervenciones del presente por fuera de todo efecto de naturalización.Entre el museo y el taller: recorriendo itinerarios jurídicos del pasado / Eleonora Dell’Elicine, Paola Miceli, Alejandro Morin (pp.11-17). -- Tyrannus. Usurpador y rey injusto en época visigoda / Céline Martin (pp. 19-36). -- Nota sobre la dignidad del hombre en el derecho romano medieval / Marta Madero (pp. 37-56). -- Las categorías doctrinales del proceso y la efectividad de la justicia penal en el tardomedioevo / Massimo Meccarelli (pp. 57-82). -- Atrocitas/Enormitas. Esbozo para una historia de la categoría de “enormidad” o “crimen enorme” de la Edad Media a la época moderna / Julien Théry (pp. 83-150). -- El eterno “renacer” de la costumbre / Paola Miceli (pp. 151-179). -- El nacimiento de la noción canónica de consanguinitas y su recepción en el derecho civil / Franck Roumy (pp. 181-208). -- Sicut cancer, amplius serperet in occulto. La herejía oculta en el derecho bajomedieval y tempranomoderno / Alejandro Morin (pp. 209-244). -- Propter vitandum scandalum. Historia de una categoría jurídica (siglos XII-XV) / Arnaud Fossier (pp. 245-307)
A CRÍTICA E OS MOMENTOS CRÍTICOS: DE LA JUSTIFICATION E A GUINADA PRAGMÁTICA NA SOCIOLOGIA FRANCESA
La casuistique médiévale à l’œuvre
Entre les années 1230 et les années 1390, la Pénitencerie Apostolique – un office pontifical né à la charnière des xiie et xiiie siècles – produit ses propres instruments de travail. Leur dénomination est des plus ambiguës – recueils, formulaires, registres – puisque ces compilations de lettres se situent au croisement de logiques de composition, d’agencement et de classement fort différentes. En changeant d’échelle d’analyse pour nous situer « au ras » de la lettre, nous montrons que leur élaboration relève aussi de pratiques casuistiques. Par le jeu de la codification diplomatique, de la qualification de la faute, et de la standardisation des sentences, les lettres s’apparentent en effet à des casus. Leur degré de formalisation et d’abstraction varie certes, mais tous ingèrent la norme juridique de façon à la rapprocher du « fait ». C’est donc la flexibilité du droit, et non sa stricte application qui se donne à voir dans cette documentation. In fine, ces lettres agencées et ordonnées en recueils constituent de véritables outils administratifs, visant à routiniser l’activité de l’office, donc à faciliter l’exercice du pouvoir papal. Dans les « cas » des formulaires de la Pénitencerie ne vient pas seulement se loger le travail anodin du scribe faisant les délices du diplomatiste, mais aussi la chrysalide du gouvernement administratif.Between 1230 and 1390, the Apostolic Penetentary – a pontifical office born between the 12th and 13th centuries – created its own instruments of work, whose denomination is somewhat ambiguous. The compilation of letters is central to the questions of different methods of composition, organisation and classification. Moving to the analysis of the individual letters, their development also highlights casuistic practicalities. The analysis by the archivist of the qualification of the sin and the standardisation of the sentences suggests that the letters are in fact legal cases. Their degree of formulisation and abstraction certainly vary, but they use judiciary norms in order to link to the actual case. It is thus the flexibility of the law, and not its strict application that comes out of this documentation. Finally, these letters lay out and sort into compendia a sort of set of administrative tools, aimed at standardizing the activities of the office in order to facilitate the practice of papal power. In the case of the forms of the Penitentiary we not only get an insight into the routine work of the scribe, the study of which gives so much pleasure to the archivist, but also into the formation of the administrative power of the government
Tyler Lange, <i>Excommunication for Debt in Late Medieval France: The Business of Salvation</i>
Dominique Avon, La liberté de conscience. Histoire d’une notion et d’un droit, préface de Yadh Ben Achour
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