137 research outputs found
Jane Fajans, They Make Themselves. Work and Play among the Baining of Papua New Guinea
Les Baining ont mauvaise réputation. Leurs voisins de Nouvelle-Bretagne le disent, qui les tiennent pour de sombres arriérés ; les missionnaires l’écrivirent, qui opposaient la sauvagerie de ces montagnards au tempérament plus évolué des populations côtières ; et les premiers ethnologues à les visiter en attestèrent, qui ne se remirent jamais tout à fait de leur séjour parmi eux. « Les Baining m’ont brisé le cœur », déclara à l’auteur Gregory Bateson plus de cinquante ans après ce qu’il consi..
Morgan Jouvenet, Rap, techno, électro… Le musicien entre travail artistique et critique sociale
Rap, techno, électro : ces genres qui se mettent à bousculer l’industrie musicale dans les années 1980, ces genres que leur diversité stylistique, leur plasticité, leur esthétique déconstructionniste et la courte temporalité de leurs productions tendent à rendre insaisissables, comment en fixer l’histoire ? « Plus cette histoire devient précise, plus c’est l’éclatement du fait musical qui s’impose et son objet qui devient flou », écrit Morgan Jouvenet (pp. 14-15). En commençant par examiner l..
Les formes de la coopération chez les Sulka de Nouvelle-Bretagne
Les formes de la coopération chez les Sulka de Nouvelle-BretagneChez les Sulka de Nouvelle-Bretagne, tout échange cérémoniel met à l'épreuve la capacité des protagonistes à rassembler le montant requis des biens à fournir et à faire qu'une fois réunis, ces biens puissent circuler vers leurs destinataires. Le système de la coopération auquel ce fonctionnement apparaît lié constitue le sujet du présent article. Les formes différentes prises par la coopération, les représentations dont elles se soutiennent et leurs implications dans la constitution des liens sociaux y sont successivement examinées.Cooperative Forms among the Sulka ofNew BritannyAmong the Sulka of New Britanny any ceremonial exchange challenges the protagonists' capacity to bring together the required quantity of goods and to make sure, once they are assembled, that they do reach their addressees. The theme of this article is the cooperative System to which this type of functioning is linked. It discusses the different forms of cooperation, their underlying representations as well as their implications on the formation of social links
L’altérité de l’altérité ou la question des sentiments en anthropologie
Comment approcher ethnographiquement les manières spécifiques de sentir dans les sociétés qu’on étudie ? La relégation relative dans laquelle l’anthropologie océaniste contemporaine tient la question des sentiments peut renvoyer à l’opacité qui entoure l’accès aux affects d’autrui dans certaines communautés. Mais elle renvoie surtout, semble-t-il, à la tendance à exclure l’analyse des sentiments du champ des objets ethnographiables, ou à ne les aborder que de manière anecdotique. Sans doute cela s’explique-t-il par l’idée qu’on se fait de communautés attachées au respect de la tradition et au sein desquelles les comportements supposeraient une forte dose de normalisation collective ; ou encore par l’idée qu’il n’est pas utile de s’attarder sur des ressentis censés relever d’expériences universelles (l’affliction, la joie, la honte, la douleur, etc.). Dans la mesure, toutefois, où l’on ignore a priori ce qui se définit comme émotion dans les sociétés qu’on se propose d’étudier et dans la mesure aussi où maintes cultures ne font pas de différence entre affect et cognition, on se gardera de parler ici d’anthropologie des émotions en insistant simplement sur la nécessité de penser ensemble des dimensions indissociables dans toute expérience sociale.How might particular ways of feeling in different societies be approached ethnographically? The relative lack of interest in feeling in contemporary Oceanic anthropology may simply be an indication of the opacity hindering ethnographic attempts to access the realm of affects in certain communities. Yet it appears primarily to reflect a tendency in contemporary anthropology to exclude the analysis of feelings from the field of objects potentially subject to ethnographic research, or to address such objects merely anecdotally. This can no doubt be explained by received views of communities that value the respect of tradition and in which behaviours presuppose a high degree of collective normalization. It could also be explained by the view that there is little point in studying feelings deemed to reflect universal experiences (such as affliction, joy, shame, pain, etc.). Yet since we do not know what counts as an emotion in societies subject to ethnographic research, and since many cultures draw no rigid distinction between affect and cognition, this paper will make no reference to the anthropology of emotions and will insist simply on the need for a holistic consideration of factors deemed to be indissociable in any social experience
Anthropologie de l’art et du rapport à l’objet
Brigitte Derlon, maîtresse de conférencesMonique Jeudy-Ballini, directrice de recherche au CNRS L’ambivalence des objets La réflexion anthropologique sur les ambivalences du rapport que les hommes entretiennent avec les objets et les images s’élabore, dans ce séminaire, autour du parti pris consistant à refuser toute coupure a priori entre les différentes sociétés du monde, entre le passé et le présent, le religieux et le séculier, ou encore entre l’exceptionnel et le banal. S’il s’agit donc ..
L’imaginaire de la singularité. Articles de luxe, pièces de collection et biens précieux en coquillage
Comment certaines choses en viennent-elles à se trouver investies d’une valeur qui les distingue des objets ordinaires ? Par quels processus leur matérialité ou leur trivialité éventuelle en arrive-t-elle à se voir transcendée jusqu’à leur valoir un statut exceptionnel ?C’est de ces questions qu’il s’agira de traiter à partir d’exemples puisés dans nos différentes enquêtes sur le rapport à l’objet en Mélanésie et en Europe : biens précieux en coquillage, produits de luxe, pièces de collection. Si ces objets ne présentent a priori aucun lien manifeste entre eux, il reste que leur préciosité renvoie à un certain nombre de traits partagés et repose sur des dispositifs comparables de construction de la valeur. Dans cette perspective on examinera l’importance de l’attachement revendiqué au passé (tradition, origine, authenticité, inscription dans une généalogie), des mises en récit, du traitement des objets dans l’espace, de la conception de l’image en tant que composante immatérielle d’une chose, ou encore des jeux du montré et du caché dans la fabrique du prestige.L’accent sera placé sur ce qui, dans les formes envisagées de préciosité, ne saurait se réduire à leur seule dimension économique ou relever simplement d’une stratégie de justification du prix.Why is it that some things become invested with a value that makes them distinct from trivial objects? Which processes are involved in transcending their materiality or ordinariness, to such a degree that they come to acquire a new and special status? This paper provides answers to such questions by relying on examples from the authors’ studies on the relations to objects in Melanesian and European societies: these include shell goods, luxury goods and collectibles. While there is no obvious link between these various types of objects, they share some common characteristics as precious objects; this preciousness rests on the same mechanisms involved in the construction of their value. From this perspective the authors examine claims of attachment to the past (tradition, origin, authenticity, genealogical integration), narrative creations, the spatial treatment of objects, the conception of images as immaterial components of things, as well as the role of showing/hiding in the construction of prestige. Particular focus is put on what cannot be attributed to economic factors only, nor to a mere strategy used to justify the price of such precious objects
Anthropologie de l’art et du rapport à l’objet
Brigitte Derlon, maîtresse de conférences avec Monique Jeudy-Ballini, directrice de recherche au CNRS L’ambivalence des objets Le séminaire a pour thème général les ambivalences à l’œuvre dans le rapport aux objets (rituels, d’art, de série, de luxe, de collection, etc.), qu’elles s’inscrivent dans leur conception même, relèvent de l’utilisation qui en est faite, ou résultent de regards spécifiques (sociaux, culturels, corporatistes, sexués, etc.). Tout en faisant des incursions dans plusieur..
Anthropologie de l’art et du rapport à l’objet
Brigitte Derlon, maîtresse de conférences Anthropologie de l’art À la différence de l’anthropologie de la parenté, du politique ou de l’économique qui traitent de phénomènes dont la définition est simple, l’anthropologie de l’art porte sur des objets mal définis. Leur délimitation problématique donne lieu à plusieurs pages d’analyse dans la plupart des textes consacrés spécifiquement à la présentation de ce domaine de recherche sans que leurs différents auteurs (Robert Layton, Howard Morphy, ..
Collectionneur/collectionné
RésuméÀ partir d’entretiens réalisés au cours d’une enquête ethnographique, ce texte met en évidence l’instabilité des frontières entre sujet et objet dans le discours des collectionneurs d’art primitif. Tandis que l’objet s’autonomise jusqu’à acquérir un statut de quasi-personne, son détenteur tend à perdre son autonomie jusqu’à se penser ou se rêver lui-même comme pièce de collection. Ce brouillage fantasmatique des identités informe la conceptualisation de leur rapport sur le mode d’un échange où ce que chacun reçoit est à la mesure de ce qu’il a donné. Des exemples empruntés à la littérature et à l’ethnographie montrent que la relation fusionnelle entre personne et chose n’est pas spécifique des collectionneurs d’art primitif mais se retrouve dans d’autres formes d’implication passionnelle.AbstractAn analysis of interviews brings to light the instability of the subject/object boundary in the discourse of the collectors of primitive art. Even as objects become autonomous to the point of acquiring the status of quasi person, collectors tend to lose autonomy to the point of thinking of themselves, or imagining themselves, to be pieces in the collection. This imaginary blurring of identities conditions the conceptualization of the relation as an exchange wherein what each receives is proportionate to what each has given. As examples borrowed from literature and ethnology show, this fusion between persons and things is not specific to primitive art collectors; it also crops up in other forms of passionate involvement
Anthropologie de l’art et du rapport à l’objet
Brigitte Derlon, maîtresse de conférencesMonique Jeudy-Ballini, directrice de recherche au CNRS L’ambivalence des objets Ce séminaire a pour thème général les ambivalences à l’œuvre dans le rapport aux objets, qu’elles s’inscrivent dans leur conception même, relèvent de l’utilisation qui en est faite, ou résultent de regards spécifiques (sociaux, culturels, corporatistes, sexués...). Cette année, la question du traitement muséographique des objets a servi de révélateur dans la réflexion engag..
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