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    The maintenance of regional dialects: a matter of gender? Boys, but not girls, use local varieties in relation to their friends' nativeness and local identity

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    The linguistic diversity enduring beyond institutional pressures and social prejudices against nonstandard dialects questions the social forces influencing language maintenance across generations and how children contribute to this process. Children encounter multi-dialectal interactions in their early environment, and increasing evidence shows that the acquisition of sociolinguistic variation is not a side issue but an inherent part of the general acquisition process. Despite these recent advances in sociolinguistic acquisition, children’s sociolinguistic uses remain under-studied in relation to peer social networks and the ability to use dialect for identity purposes. Our study focused on a grammatical sociolinguistic variable consisting of the alternation between a regional and a standard variant of the third person object pronoun in French. The regional variant is a remnant of the Francoprovençal language and its usage by adults is strongly associated with local identity in the French Alps. We described, using questionnaires, the social networks of 117 10-11 year-old girls and boys living in the same restricted rural area. Thirteen native target children (7 girls and 6 boys) were selected from the sample, as well as 39 same-sex friends chosen according to their place of birth (native vs non-native) and the duration of their friendship with the targets (number of years they have known each other). The target children were recorded during spontaneous dyadic conversations during free play at school with each category of friends. Target boys, but not girls, used the regional variant significantly more frequently with their long-term native friends than with their non-native friends. This adjustment mirrored their partners’ uses. Moreover, with long-term native friends, boys used the regional variant twice as frequently as girls. Boys appeared thus as key actors in the maintenance and the diffusion of regional cues in local social networks

    L’acquisition des liaisons variables chez des enfants de 3-6 ans : études longitudinales

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    International audienceL’acquisition des liaisons donne lieu depuis deux décennies à de nombreux travaux mobilisant des méthodes diverses auprès d’enfants au développement typique ou atypique, en contexte monolingue ou bilingue, ou auprès d’apprenant du français L2. Ces travaux contribuent aux débats sur la nature de la connaissance phonologique, opposant les partisans d’une conception modulaire à ceux qui défendent l’interactivité avec d’autres systèmes : lexique, grammaire, littéracie, apprentissages statistiques (1,2). S’agissant des enfants monolingues au développement typique, la description des étapes développementales est consensuelle. Mais les données concernent surtout les liaisons catégoriques (après déterminants ou clitiques, séquences figées, inversions). L’acquisition des liaisons variables est mal documentée. Du fait de leur statut de variable sociolinguistique dotée d’une valeur socio-indexicale (3,4), leur étude permettrait d’examiner comment l’enfant connecte phonologie et cognition sociale à un moment où il n’est exposé à l’écrit que par les lectures partagées (5).Les travaux disponibles sur l’acquisition des liaisons variables (LV) suggèrent les éléments descriptifs suivants entre 3 et 7 ans : 1. la réalisation augmente avec l’âge, ainsi que la non réalisation chez les enfants d’ouvriers, et les erreurs diminuent ; 2. les différences entre enfants issus de milieux sociaux contrastés augmentent avec l’âge ; 3. les enfants de milieux favorisés et eux-seulement jugent différemment la réalisation et la non réalisation (bien vs. mal parlé) à partir de 4-5 ans. 4. Les différences entre enfants sont importantes (réalisation entre 4.8 % à 12.5 %) ; 5. Dès l’âge de 7 ans, le niveau de réalisation est équivalent à celui d’adultes en situation non-formelle (6–9). Mais ces tendances sont fondées sur des données peu fiables : utilisation de tâches de dénomination d’images (e.g. un gros/petit ours) ciblant exclusivement le contexte adjectif-nom et induisant des erreurs de liaison, études de cas éparses, corpus de taille limitée, pas d’exploration de l’acquisition tardive dans les styles les plus formels, pas d’étude de l’input. A partir de données plus fiables, les deux études proposées – inédites - approfondissent ces tendances et les complètent.L’étude 1 (Bretagne) concerne 24 enfants scolarisés en moyenne section d’une école maternelle de Haute-Bretagne, enregistrés pendant les périodes de jeu libre du matin, à trois moments de l’année scolaire à l’aide d’enregistreurs portés dans des sacs-à-dos et reliés à un micro-cravate (10). Les enfants sont âgés de 3;10 à 5;4 au début des observations (en début d’année scolaire) et l’âge moyen est 4;5. Les statuts sociaux des parents sont documentés, ainsi que les patrons d’interaction entre enfants (qui fréquente qui ?) par la mise en œuvre du focal sampling, méthode issue de l’éthologie. Le dispositif a permis la collecte de 1687 contextes de LV (11).L’étude 2 (Grenoble) est issue du projet DyLNet (12,13). Pendant 30 mois (2017-2020), tous les enfants d’une école maternelle socialement mixte et les adultes de l’équipe pédagogique ont porté des boitiers contenant deux micros et des capteurs RFID enregistrant les proximités entre individus et permettant la reconstruction des interactions (14). En outre, les enfants passaient des tests de langage incluant des jugements sociolinguistiques et les familles remplissaient des questionnaires sociodémogaphiques. Sur les 30 000 heures d’enregistrement, plus de 800 ont été transcrites et les LV codées. Nous avons ciblé 75 enfants composant 2 cohortes sur l’ensemble de la scolarité maternelle, pour lesquelles nous disposons de trois temps d’observation : cohorte 1 : 41 enfants suivis de Petite Section à Moyenne Section ; cohorte 2 : 34 enfants suivis de Moyenne Section à Grande Section. Nous approfondirons dans le corpus Grenoble les tendances du corpus Bretagne et nous les recontextualiserons dans le cadre du développement sociolinguistique (15,16).1.Chevrot JP, Dugua C, Harnois-Delpiano M, Siccardi A, Spinelli E. Liaison acquisition: debates, critical issues, future research. Lang Sci. 2013;39:83‑94. 2.Wauquier S. Acquisition de la liaison en L1 et L2: stratégies phonologiques ou lexicales? Acquis Interact En Lang Étrangère. 2009;(Aile... Lia 2):93‑130. 3.Akissi Boutin B, De Flaviis G, Floquet O. Liaison et impression : phonologie populaire à travers les intuitions de deux groupes d’adolescents francophones. Lang Fr. 2023;219(3):105‑19. 4.Martin A, Abbou J, Burnett H. Indexicalité et interprétation du monde social : une analyse socio-pragmatique de la liaison variable. Lang Fr. 2023;219(3):121‑35. 5.Dugua C. Usage des liaisons variables dans deux corpus de lecture. Lang Fr. 2023;219(3):17‑32. 6.Chevrot JP, Nardy A, Barbu S. Developmental dynamics of SES-related differences in children’s production of obligatory and variable phonological alternations. Lang Sci. janv 2011;33(1):180‑91. 7.Chevrot JP, Chabanal D, Dugua C. Pour un modèle de l’acquisition des liaisons basé sur l’usage: trois études de cas. J Fr Lang Stud. mars 2007;17(1):103‑28. 8.Barbu S, Nardy A, Chevrot JP, Juhel J. Language evaluation and use during early childhood: Adhesion to social norms or integration of environmental regularities? Linguistics Disponible sur: http://www.degruyter.com/view/j/ling.2013.51.issue-2/ling-2013-0015/ling-2013-0015.xml9.Nardy A. Acquisition des variables sociolinguistiques entre 2 et 6 ans: facteurs sociologiques et influences des interactions au sein du réseau social [Thèse doctorat]. [Grenoble, France]: Université Stendhal; 2008. 10.Barbu S. Les relations sociales entre enfants à l’école maternelle : bases comportementales et langagières [Internet] [These de doctorat]. Rennes 1; 2000. Disponible sur: https://theses.fr/2000REN1005611.Martin N. Réseaux sociaux et variations phonétiques : usage des liaisons dans un groupe d’enfants scolarisés en maternelle. Université Stendhal, Grenoble; 2005. 12.Dai S, Bouchet H, Karsai M, Chevrot JP, Fleury E, Nardy A. Longitudinal data collection to follow social network and language development dynamics at preschool. Sci Data ;9(1):777. 13.Nardy A, Bouchet H, Rousset I, Liégeois L, Buson L, Dugua C, et al. Variation sociolinguistique et réseau social : constitution et traitement d’un corpus de données orales massives. Corpus, 2021. Disponible sur: https://journals.openedition.org/corpus/556114.Dai S, Bouchet H, Nardy A, Fleury E, Chevrot JP, Karsai M. Temporal social network reconstruction using wireless proximity sensors: model selection and consequences. EPJ Data Sci. 1 déc 2020;9(1):19. 15.Chevrot JP. Acquiring Sociolinguistic Variation: Toward a Socialization-Based Framework. To appear in Routledge Handbook of Variationist Sociolinguistics. 16.Nardy A, Chevrot JP, Barbu S. The acquisition of sociolinguistic variation: Looking back and thinking ahead. Linguistics. 2013;51(2):255‑84
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