La mise en scène de la lutte contre l'insécurité alimentaire au Mali : discours, postures et jeux d'acteurs

How is it possible to supply and nourrish with basic foods the growing majority of poor and vulnerable urban citizens? This is the cruel dilemma the Malian and the Senegalese governments have to cope with since the beginning of the year. In fact, as global and local cereals market prices are rapidly increasing, it is more and more difficult to maintain social cohesion and food fatalism in these countries. And global food security trends are rather disquieting because little could be done immediately to increase local food productions, to export them and to reduce food aid and import needs. This accessibility food crisis is quite different from the another (1973, 1984, 2005) which was more rural and visible. Meanwhile, political and religious discourses are gaining in importance to explain, reveal or justify it. However, these are to be considered as rhetorical and tactical staging in order to vanish any political or economical responsability and to may find some exemplary and useful as called “bouc émissaire”.Comment nourrir les populations pauvres durement frappées par la pénurie et la précarité alimentaire ? C'est à ce dilemme que sont confrontés les gouvernants sénégalais et maliens avec une acuité renforcée depuis le début de l'année 2008. De fait, la hausse forte et brutale des prix des denrées de première nécessité rend périlleuse et incertaine la gouvernance de la faim à court terme. Dans un tel contexte, ces pays importateurs de céréales, disposant de peu de ressources, paraissent particulièrement vulnérables. Toutefois, cette crise d'accessibilité alimentaire tranche avec les précédentes (1973, 1984, 2005) qui étaient plus visibles et moins urbaines. Parallèlement, elle génère pour certaines catégories d'acteurs quelques opportunités marchandes et politiques. De ce fait, la crise de 2008 semble avoir une portée stratégique pour construire des discours, mobiliser ou dénoncer certains comportements, dévoilant autant de mises en scènes théâtralisées des actions accomplies, rêvées ou avortées

"Tout change pour que tout reste pareil" : ruptures et continuités en économie de plantation bamiléké et béti (Cameroun) en période de crise

A partir des données de deux enquêtes de terrain en économie de plantation cacaoyère et caféière camerounaise, cet article présente les recompositions en cours dans les systèmes agricoles bamiléké et béti retour à l'extensif, gestion patrimoniale, diversification des activités, spécialisation rentière en fonction des contraintes économiques et sociales respectives. Ces réorientations mettent en évidence leur grande flexibilité dans un contexte d'incertitude accrue et la capacité d'adaptation des petits planteurs à la nouvelle donne économique. Toutefois, si certains planteurs bénéficiant d'atouts multiples font preuve d'innovation et savent saisir les opportunités marchandes nées de la libération et de la dévaluation, d'autres n'ont pu se reconvertir et se retrouvent progressivement marginalisés. On assiste donc à une accélération des dynamiques de différenciation socio-économique. L'auteur s'interroge également sur le sens à donner aux notions de crise, de changement et d'innovation en fonction d'une dialectique du temps long et du temps court propre à ces sociétés agraires. Il apparaît en effet indispensable, pour les décideurs, de pouvoir identifier ce qui relève d'ajustements circonstanciels et ce qui correspond à des évolutions plus radicales dans les stratégies de repli ou de mise en oeuvre. Pour le planteur, l'avenir de l'agriculture de plantation ne se pose pas en ces termes puisque les logiques profondes restent inchangées et que "tout change pour que tout reste pareil". (Résumé d'auteur

Un planteur sans Etat peut-il encore être un planteur ?

L'analyse des mutations récentes des économies familiales de plantation cacaoyère (béti) et caféière (bamiléké) sert de base à une réflexion plus large sur la contribution nationale et la reproduction de l'Etat. Hier assistés et ponctionnés par des sociétés d'intervention omniprésentes, aujourd'hui livrés sans protection à la violence du marché par le retrait de l'Etat, les planteurs n'en restent pas moins les vrais piliers du Cameroun. Pourront-ils toutefois perdurer en tant que catégorie sociale ? (Résumé d'auteur

Analyse spatio-temporelle de la vulnérabilité alimentaire

Ce texte présente la problématique et la méthodologie mise en oeuvre par l'équipe de géographes burkinabé et français du programme « Vulnérabilité alimentaire et sécurité nutritionnelle » pour l'analyse de la vulnérabilité alimentaire en milieu rural sahélien à différentes échelles spatio-temporelles