Solution layer deposition: A technique for the growth of ultra-pure manganese oxides on silica at room temperature

With the ever increasing miniaturization in microelectronic devices, new deposition techniques are required to form high-purity metal oxide layers. Herein, we report a liquid route to specifically produce thin and conformal amorphous manganese oxide layers on silicon substrate, which can be transformed into a manganese silicate layer. The undesired insertion of carbon into the functional layers is avoided through a solution metal–organic chemistry approach named Solution Layer Deposition (SLD). The growth of a pure manganese oxide film by SLD takes place through the decoordination of ligands from a metal–organic complex in mild conditions, and coordination of the resulting metal atoms on a silica surface. The mechanism of this chemical liquid route has been elucidated by solid-state 29Si MAS NMR, XPS, SIMS, and HRTEM

The complexity of mesoporous silica nanomaterials unravelled by single molecule microscopy

Mesoporous silica nanomaterials are a novel class of materials that offer a highly complex porous network with nanometre-sized channels into which a wide amount of differently sized guests can be incorporated. This makes them an ideal host for various applications for example in catalysis, chromatography and nanomedicine. For these applications, analyzing the host properties and understanding the complicated host–guest interactions is of pivotal importance. In this perspective we review some of our recent work that demonstrates that single molecule microscopy techniques can be utilized to characterize the porous silica host with unprecedented detail. Furthermore, the single molecule studies reveal sample heterogeneities and are a highly efficient tool to gain direct mechanistic insights into the host–guest interactions. Single molecule microscopy thus contributes to a thorough understanding of these nanomaterials enabling the development of novel tailor-made materials and hence optimizing their applicability significantly

Vivre dans un territoire fragile et dynamique : l’apport de la médiation environnementale et artistique dans l'appropriation de nouvelles pratiques d'habiter l'espace littoral

The aim of the research is to identify and assess the levers and scope for progress inenvironmental and artistic mediation in raising user awareness of changes in practicesand ways of living in coastal areas. The study is based on a contemporary and forward-looking approach, drawing on the heritage and memory of practices in the area. Howcan we encourage citizens to take action on environmental issues, particularly in termsof changing the way we use our coastline ?Observing and understanding the landscape helps to change our relationship with theworld by rethinking the relationships between living and non-living beings (Descola,2017; Charbonnier, 2020). We place the provision of knowledge and the nurturing ofrepresentations that foster individual awareness at the heart of the issues involved inrecomposing the politics of the Anthropocene by contributing to the formation of individuals who are aware and situated in time and space (Puech, 2010).On the basis of these various observations, we are seeking to define and test creativeand renewed links between science and society through two case studies, using theArts & Sciences approach in the Thau Basin area. The results highlight the complementary nature of artistic and media creation. The sensitivity of the artists and the humanistcommitment of the mediators give expression to an original approach that appeals tosocial representations and the emotions of individuals. The cross-disciplinary nature ofthe environmental issues at stake gives access to different postures and ways of lookingat the world, inviting individuals to make their own choices, in a reassured emotionalcontext conducive to landscape forecasting.The diversity of approaches and types of mediation support encourages the plurality ofsources and forms of access to information. The artistic medium, through contemporarycreation, mobilises other mechanisms of sensitive appropriation, notably through theeffect of aesthetic emotion. The aim, as with early learning and the playful approach, isto encourage the desire to act as a result of a positive experience in the natural environment (Navarro, 2022). The idea is to mobilise the notion of pleasure associated with hope, an emotion that is essential to taking civic action. The framework of collectiveaction (Ion, 2012) also enables individuals to rebuild society on the basis of environmentalissues, and thus contributes to the emergence of a ‘new ecological class’ (Latour, 2022).This research is part of a multi-scalar and transdisciplinary spatial dynamic, involving localcultural policies, civil society and the university. The involvement of local and regionalauthorities and institutional players in the process bears witness to a participatory andsituated research dynamic, capable of perpetuating links between the arts, sciencesand society as part of the co-production of knowledge.L’objet de la recherche porte sur l’identification et l’évaluation de leviers et de marges de progrès de la médiation environnementale et artistique dans la sensibilisation des usagers aux changements de pratiques et manières d’habiter l’espace littoral. La réflexion se fonde sur un ancrage actuel et prospectif en s’appuyant sur l’approche patrimoniale et la mémoire des pratiques de l’espace. Comment favoriser la mise en action citoyenne autour des enjeux environnementaux notamment en termes de changement de pratiques de l’espace littoral ? L’observation et la compréhension du paysage contribuent à changer notre rapport au monde en repensant les relations entre les êtres vivants et non-vivants (Descola, 2017 ;Charbonnier, 2020). Nous plaçons l’apport de connaissances et l’alimentation des représentations qui favorisent la prise de conscience des individus au cœur des enjeux d’une recomposition politique de l’Anthropocène en contribuant à la formation d’individus conscients et situés dans le temps et dans l’espace (Puech, 2010). A partir de ces différents constats, nous cherchons à définir et à tester des liens créatifs et renouvelés entre sciences et société au travers de deux études de cas, mobilisant la démarche Arts & Sciences sur le territoire du bassin de Thau. Les résultats soulignent la complémentarité d’une création artistique et médiatique. Une écriture originale, faisant appel aux représentations sociales et aux émotions des individus, s’exprime à travers la sensibilité des artistes et l’engagement humaniste des médiateurs. La transdisciplinarité mobilisée par les enjeux de la problématique environnementale donne accès à différentes postures et regards sur le monde qui invitent l’individu à faire ses propres choix, dans un contexte émotionnel rasséréné propice à la prospective paysagère.La diversité des démarches et des types de supports de médiation favorise la pluralité des sources et des formes d’accès à l’information. Le médium artistique, à travers la création contemporaine, mobilise ainsi d’autres mécanismes d’appropriation sensible, notamment par l’effet de l’émotion esthétique. L’enjeu étant, comme avec la pédagogie d’éveil et l’approche ludique, de susciter l’envie d’agir sous l’effet d’une expérience positive dans le milieu naturel (Navarro, 2022). Il s’agit de mobiliser la notion de plaisir associé à l’espoir,émotion essentielle à la mise en action citoyenne. Le cadre de l’action collective (Ion, 2012) permet également aux individus de refaire société sur la base des enjeux environnementaux, et contribue ainsi à l’émergence d’une « nouvelle classe écologique » (Latour, 2022). Ce travail de recherche s’inscrit dans une dynamique spatiale multiscalaire et transdisciplinaire, touchant à la fois les politiques culturelles territoriales, la société civile et l’université. L’adhésion des territoires et des acteurs institutionnels à la démarche témoigne d’une dynamique de recherche participative et située, à même de pérenniser liens entre arts, sciences et société dans une coproduction de savoirs

Digital government of the crowd : A survey of crowd quantification technologies in democracy

La foule s’est constituée comme objet scientifique depuis la fin du 19e siècle. Initialement liée à la psychologie des foules de Gustave Le Bon et empreinte d’une vision normative faisant passer les émotions devant la rationalité individuelle, son analyse connaît un renouveau important suite à l’essor des technologies numériques à partir des années 1990. Portées par des intérêts gouvernementaux de surveillance de la population, ces nouvelles sciences de la foule promettent de mettre à distance les considérations idéologiques et morales qui ont longtemps dominé la connaissance de l’objet. Cependant, la gestion par l’État de ces formes de quantification fait apparaître de nouveaux problèmes mettant en danger les droits individuels. Ces problèmes se jouent à un niveau idéologique par la critique de la surveillance de masse mais aussi juridique avec une revendication citoyenne sur la souveraineté des données personnelles. Ces observations nous poussent alors à nous demander quelles sont les conditions selon lesquelles ces nouvelles sciences de la foule peuvent être démocratiques. Pour répondre à cette question nous mobilisons trois terrains – une analyse scientométrique et deux ethnographies – permettant de comprendre les différents enjeux liés au gouvernement de la foule. Dans un premier temps, nous analysons comment se structure et se construit un ensemble de connaissances scientifiques par l’analyse d’un corpus d’articles portant sur la foule depuis les années 1950. Nous observons comment différentes disciplines se saisissent de la question et la manière dont les gouvernements influencent les recherches scientifiques en investissant certaines techniques d’encadrement de la foule plutôt que d’autres. Dans un deuxième temps, nous étudions les nouvelles formes de normativité qui émergent par le comptage de la foule politique. Par la mobilisation d’un terrain portant sur le comptage des manifestants en France, nous voyons que la mise en place d’une mesure présentée comme indépendante doit se légitimer pour apparaître crédible tout en imposant une normativité au phénomène à quantifier. Enfin, nous questionnons les possibilités d’émancipation démocratique par l’ethnographie d’une procédure de comptage éthique de la foule au sein de la ville d’Amsterdam. Nous rencontrons des acteurs qui souhaitent intégrer les revendications citoyennes opposées à la société de surveillance à un système de comptage de la foule afin de lier les besoins de quantification de la ville aux demandes de respect des données personnelles des citoyens concernés. Nous montrons qu’aujourd’hui se construit une nouvelle science de la foule qui est interdisciplinaire et dominée par l’informatique et la physique. Ce domaine de recherche est associé à des dispositifs de comptage numérique qui donnent lieu à l’essor d’un marché international. Ces nouvelles sciences, qui se prétendent apolitiques par la mobilisation d’arguments quantitatifs, sont influencées par des décisions politiques et suscitent des critiques citoyennes. Enfin, nous montrons qu’il existe des mouvements qui tentent de répondre à ces critiques par la construction de formes démocratiques de la surveillance de la foule. Notre travail suggère ainsi que pour que la quantification de la foule soit démocratique, il ne faut pas séparer la technique et le social et faire en sorte de créer un regard public sur les formes d’objectivation de la fouleSince the end of the 19th century, crowds have become a scientific subject. Initiallylinked to Gustave Le Bon’s crowd psychology and imbued with a normative vision that puts emotions ahead of individual rationality, its analysis underwent a major revival following the rise of digital technologies from the 1990s onwards. Driven by governmental interests in population surveillance, these new crowd sciences promise to distance themselves from theideological and moral considerations that have long dominated knowledge of the object. However, the state’s management of these forms of quantification is creating new problems that threaten individual rights. These problems are being played out on an ideological level,with criticism of mass surveillance, but also on a legal level, with citizens demanding sovereignty over personal data. These observations prompt us to ask what are the conditions under which these new crowd sciences can be democratic.To answer this question, we mobilize three fields – a scientometric analysis and two ethnographies – to understand the different issues involved in crowd government. We begin by analyzing the structure and construction of a body of scientific knowledge through a corpus of articles on crowds since the 1950s. We look at how different disciplines deal with the issue, and how governments influence scientific research by investing in certain crowd management techniques rather than others. Secondly, we study the new forms of normativity that emerge through the counting of political crowds. Through the mobilization of a field study on the counting of demonstrators in France, we see that the implementation of a measure presented as independent must legitimize itself in order to appear credible, while imposing a normativity on the phenomenon to be quantified. Finally, we question the possibilities of democratic emancipation through the ethnography of an ethical crowd-counting procedure in the city of Amsterdam. We meet actors who wish to integrate citizen demands opposed to the surveillance society into a crowd-counting system, in order to link the city’s quantification needs with demands for respect for the personal data of the citizens concerned.We show that a new, interdisciplinary science of the crowd is being built up today,dominated by computer science and physics. This field of research is associated with digital counting devices that are giving rise to an international market. These new sciences, which claim to be apolitical through the mobilization of quantitative arguments, are influenced by5political decisions and arouse citizen criticism. Finally, we show that there are movements attempting to respond to these criticisms by constructing democratic forms of crowd surveillance. Our work thus suggests that for the quantification of the crowd to be democratic,we must not separate the technical and the social, and ensure that we create a public gaze on the forms of objectification of the crowd

Le gouvernement numérique de la foule : enquête sur les technologies de quantification de la foule en démocratie

Since the end of the 19th century, crowds have become a scientific subject. Initiallylinked to Gustave Le Bon’s crowd psychology and imbued with a normative vision that puts emotions ahead of individual rationality, its analysis underwent a major revival following the rise of digital technologies from the 1990s onwards. Driven by governmental interests in population surveillance, these new crowd sciences promise to distance themselves from theideological and moral considerations that have long dominated knowledge of the object. However, the state’s management of these forms of quantification is creating new problems that threaten individual rights. These problems are being played out on an ideological level,with criticism of mass surveillance, but also on a legal level, with citizens demanding sovereignty over personal data. These observations prompt us to ask what are the conditions under which these new crowd sciences can be democratic.To answer this question, we mobilize three fields – a scientometric analysis and two ethnographies – to understand the different issues involved in crowd government. We begin by analyzing the structure and construction of a body of scientific knowledge through a corpus of articles on crowds since the 1950s. We look at how different disciplines deal with the issue, and how governments influence scientific research by investing in certain crowd management techniques rather than others. Secondly, we study the new forms of normativity that emerge through the counting of political crowds. Through the mobilization of a field study on the counting of demonstrators in France, we see that the implementation of a measure presented as independent must legitimize itself in order to appear credible, while imposing a normativity on the phenomenon to be quantified. Finally, we question the possibilities of democratic emancipation through the ethnography of an ethical crowd-counting procedure in the city of Amsterdam. We meet actors who wish to integrate citizen demands opposed to the surveillance society into a crowd-counting system, in order to link the city’s quantification needs with demands for respect for the personal data of the citizens concerned.We show that a new, interdisciplinary science of the crowd is being built up today,dominated by computer science and physics. This field of research is associated with digital counting devices that are giving rise to an international market. These new sciences, which claim to be apolitical through the mobilization of quantitative arguments, are influenced by5political decisions and arouse citizen criticism. Finally, we show that there are movements attempting to respond to these criticisms by constructing democratic forms of crowd surveillance. Our work thus suggests that for the quantification of the crowd to be democratic,we must not separate the technical and the social, and ensure that we create a public gaze on the forms of objectification of the crowd.La foule s’est constituée comme objet scientifique depuis la fin du 19e siècle. Initialement liée à la psychologie des foules de Gustave Le Bon et empreinte d’une vision normative faisant passer les émotions devant la rationalité individuelle, son analyse connaît un renouveau important suite à l’essor des technologies numériques à partir des années 1990. Portées par des intérêts gouvernementaux de surveillance de la population, ces nouvelles sciences de la foule promettent de mettre à distance les considérations idéologiques et morales qui ont longtemps dominé la connaissance de l’objet. Cependant, la gestion par l’État de ces formes de quantification fait apparaître de nouveaux problèmes mettant en danger les droits individuels. Ces problèmes se jouent à un niveau idéologique par la critique de la surveillance de masse mais aussi juridique avec une revendication citoyenne sur la souveraineté des données personnelles. Ces observations nous poussent alors à nous demander quelles sont les conditions selon lesquelles ces nouvelles sciences de la foule peuvent être démocratiques. Pour répondre à cette question nous mobilisons trois terrains – une analyse scientométrique et deux ethnographies – permettant de comprendre les différents enjeux liés au gouvernement de la foule. Dans un premier temps, nous analysons comment se structure et se construit un ensemble de connaissances scientifiques par l’analyse d’un corpus d’articles portant sur la foule depuis les années 1950. Nous observons comment différentes disciplines se saisissent de la question et la manière dont les gouvernements influencent les recherches scientifiques en investissant certaines techniques d’encadrement de la foule plutôt que d’autres. Dans un deuxième temps, nous étudions les nouvelles formes de normativité qui émergent par le comptage de la foule politique. Par la mobilisation d’un terrain portant sur le comptage des manifestants en France, nous voyons que la mise en place d’une mesure présentée comme indépendante doit se légitimer pour apparaître crédible tout en imposant une normativité au phénomène à quantifier. Enfin, nous questionnons les possibilités d’émancipation démocratique par l’ethnographie d’une procédure de comptage éthique de la foule au sein de la ville d’Amsterdam. Nous rencontrons des acteurs qui souhaitent intégrer les revendications citoyennes opposées à la société de surveillance à un système de comptage de la foule afin de lier les besoins de quantification de la ville aux demandes de respect des données personnelles des citoyens concernés. Nous montrons qu’aujourd’hui se construit une nouvelle science de la foule qui est interdisciplinaire et dominée par l’informatique et la physique. Ce domaine de recherche est associé à des dispositifs de comptage numérique qui donnent lieu à l’essor d’un marché international. Ces nouvelles sciences, qui se prétendent apolitiques par la mobilisation d’arguments quantitatifs, sont influencées par des décisions politiques et suscitent des critiques citoyennes. Enfin, nous montrons qu’il existe des mouvements qui tentent de répondre à ces critiques par la construction de formes démocratiques de la surveillance de la foule. Notre travail suggère ainsi que pour que la quantification de la foule soit démocratique, il ne faut pas séparer la technique et le social et faire en sorte de créer un regard public sur les formes d’objectivation de la foul

Chapter Living in a fragile and dynamic territory: the contribution of environmental and artistic mediation to the appropriation of new ways of living in a coastal areas

The research focuses on identifying the levers and scope for progress of environmental and artistic mediation in raising awareness among users to changes in the way coastal areas are inhabited. The research is based on a contemporary and forward-looking approach, grounded on the heritage approach and the memory of practices in the area to encourage citizens to take action concerning environmental issues. Observing and understanding of the landscape help to change our relationship with the world by rethinking the relationships between living and non-living beings. The contribution of knowledge and representations that promote awareness are at the heart of the political recomposition of the Anthropocene. This research is part of a multi-scalar and transdisciplinary spatial dynamic, touching on local cultural policies society and academia. The commitment of local and institutional players to the approach bears witness to a participatory and situated research, capable of perpetuating links between the arts, sciences and society in a co-production of knowledge

Living on a fragile and dynamic territory : the contribution of environnental and artistic mediation to the adoption of new ways of living in costal areas

L’objet de la recherche porte sur l’identification et l’évaluation de leviers et de marges de progrès de la médiation environnementale et artistique dans la sensibilisation des usagers aux changements de pratiques et manières d’habiter l’espace littoral. La réflexion se fonde sur un ancrage actuel et prospectif en s’appuyant sur l’approche patrimoniale et la mémoire des pratiques de l’espace. Comment favoriser la mise en action citoyenne autour des enjeux environnementaux notamment en termes de changement de pratiques de l’espace littoral ? L’observation et la compréhension du paysage contribuent à changer notre rapport au monde en repensant les relations entre les êtres vivants et non-vivants (Descola, 2017 ;Charbonnier, 2020). Nous plaçons l’apport de connaissances et l’alimentation des représentations qui favorisent la prise de conscience des individus au cœur des enjeux d’une recomposition politique de l’Anthropocène en contribuant à la formation d’individus conscients et situés dans le temps et dans l’espace (Puech, 2010). A partir de ces différents constats, nous cherchons à définir et à tester des liens créatifs et renouvelés entre sciences et société au travers de deux études de cas, mobilisant la démarche Arts & Sciences sur le territoire du bassin de Thau. Les résultats soulignent la complémentarité d’une création artistique et médiatique. Une écriture originale, faisant appel aux représentations sociales et aux émotions des individus, s’exprime à travers la sensibilité des artistes et l’engagement humaniste des médiateurs. La transdisciplinarité mobilisée par les enjeux de la problématique environnementale donne accès à différentes postures et regards sur le monde qui invitent l’individu à faire ses propres choix, dans un contexte émotionnel rasséréné propice à la prospective paysagère.La diversité des démarches et des types de supports de médiation favorise la pluralité des sources et des formes d’accès à l’information. Le médium artistique, à travers la création contemporaine, mobilise ainsi d’autres mécanismes d’appropriation sensible, notamment par l’effet de l’émotion esthétique. L’enjeu étant, comme avec la pédagogie d’éveil et l’approche ludique, de susciter l’envie d’agir sous l’effet d’une expérience positive dans le milieu naturel (Navarro, 2022). Il s’agit de mobiliser la notion de plaisir associé à l’espoir,émotion essentielle à la mise en action citoyenne. Le cadre de l’action collective (Ion, 2012) permet également aux individus de refaire société sur la base des enjeux environnementaux, et contribue ainsi à l’émergence d’une « nouvelle classe écologique » (Latour, 2022). Ce travail de recherche s’inscrit dans une dynamique spatiale multiscalaire et transdisciplinaire, touchant à la fois les politiques culturelles territoriales, la société civile et l’université. L’adhésion des territoires et des acteurs institutionnels à la démarche témoigne d’une dynamique de recherche participative et située, à même de pérenniser liens entre arts, sciences et société dans une coproduction de savoirs.The aim of the research is to identify and assess the levers and scope for progress inenvironmental and artistic mediation in raising user awareness of changes in practicesand ways of living in coastal areas. The study is based on a contemporary and forward-looking approach, drawing on the heritage and memory of practices in the area. Howcan we encourage citizens to take action on environmental issues, particularly in termsof changing the way we use our coastline ?Observing and understanding the landscape helps to change our relationship with theworld by rethinking the relationships between living and non-living beings (Descola,2017; Charbonnier, 2020). We place the provision of knowledge and the nurturing ofrepresentations that foster individual awareness at the heart of the issues involved inrecomposing the politics of the Anthropocene by contributing to the formation of individuals who are aware and situated in time and space (Puech, 2010).On the basis of these various observations, we are seeking to define and test creativeand renewed links between science and society through two case studies, using theArts & Sciences approach in the Thau Basin area. The results highlight the complementary nature of artistic and media creation. The sensitivity of the artists and the humanistcommitment of the mediators give expression to an original approach that appeals tosocial representations and the emotions of individuals. The cross-disciplinary nature ofthe environmental issues at stake gives access to different postures and ways of lookingat the world, inviting individuals to make their own choices, in a reassured emotionalcontext conducive to landscape forecasting.The diversity of approaches and types of mediation support encourages the plurality ofsources and forms of access to information. The artistic medium, through contemporarycreation, mobilises other mechanisms of sensitive appropriation, notably through theeffect of aesthetic emotion. The aim, as with early learning and the playful approach, isto encourage the desire to act as a result of a positive experience in the natural environment (Navarro, 2022). The idea is to mobilise the notion of pleasure associated with hope, an emotion that is essential to taking civic action. The framework of collectiveaction (Ion, 2012) also enables individuals to rebuild society on the basis of environmentalissues, and thus contributes to the emergence of a ‘new ecological class’ (Latour, 2022).This research is part of a multi-scalar and transdisciplinary spatial dynamic, involving localcultural policies, civil society and the university. The involvement of local and regionalauthorities and institutional players in the process bears witness to a participatory andsituated research dynamic, capable of perpetuating links between the arts, sciencesand society as part of the co-production of knowledge

Le gouvernement numérique de la foule : enquête sur les technologies de quantification de la foule en démocratie

Since the end of the 19th century, crowds have become a scientific subject. Initiallylinked to Gustave Le Bon’s crowd psychology and imbued with a normative vision that puts emotions ahead of individual rationality, its analysis underwent a major revival following the rise of digital technologies from the 1990s onwards. Driven by governmental interests in population surveillance, these new crowd sciences promise to distance themselves from theideological and moral considerations that have long dominated knowledge of the object. However, the state’s management of these forms of quantification is creating new problems that threaten individual rights. These problems are being played out on an ideological level,with criticism of mass surveillance, but also on a legal level, with citizens demanding sovereignty over personal data. These observations prompt us to ask what are the conditions under which these new crowd sciences can be democratic.To answer this question, we mobilize three fields – a scientometric analysis and two ethnographies – to understand the different issues involved in crowd government. We begin by analyzing the structure and construction of a body of scientific knowledge through a corpus of articles on crowds since the 1950s. We look at how different disciplines deal with the issue, and how governments influence scientific research by investing in certain crowd management techniques rather than others. Secondly, we study the new forms of normativity that emerge through the counting of political crowds. Through the mobilization of a field study on the counting of demonstrators in France, we see that the implementation of a measure presented as independent must legitimize itself in order to appear credible, while imposing a normativity on the phenomenon to be quantified. Finally, we question the possibilities of democratic emancipation through the ethnography of an ethical crowd-counting procedure in the city of Amsterdam. We meet actors who wish to integrate citizen demands opposed to the surveillance society into a crowd-counting system, in order to link the city’s quantification needs with demands for respect for the personal data of the citizens concerned.We show that a new, interdisciplinary science of the crowd is being built up today,dominated by computer science and physics. This field of research is associated with digital counting devices that are giving rise to an international market. These new sciences, which claim to be apolitical through the mobilization of quantitative arguments, are influenced by5political decisions and arouse citizen criticism. Finally, we show that there are movements attempting to respond to these criticisms by constructing democratic forms of crowd surveillance. Our work thus suggests that for the quantification of the crowd to be democratic,we must not separate the technical and the social, and ensure that we create a public gaze on the forms of objectification of the crowd.La foule s’est constituée comme objet scientifique depuis la fin du 19e siècle. Initialement liée à la psychologie des foules de Gustave Le Bon et empreinte d’une vision normative faisant passer les émotions devant la rationalité individuelle, son analyse connaît un renouveau important suite à l’essor des technologies numériques à partir des années 1990. Portées par des intérêts gouvernementaux de surveillance de la population, ces nouvelles sciences de la foule promettent de mettre à distance les considérations idéologiques et morales qui ont longtemps dominé la connaissance de l’objet. Cependant, la gestion par l’État de ces formes de quantification fait apparaître de nouveaux problèmes mettant en danger les droits individuels. Ces problèmes se jouent à un niveau idéologique par la critique de la surveillance de masse mais aussi juridique avec une revendication citoyenne sur la souveraineté des données personnelles. Ces observations nous poussent alors à nous demander quelles sont les conditions selon lesquelles ces nouvelles sciences de la foule peuvent être démocratiques. Pour répondre à cette question nous mobilisons trois terrains – une analyse scientométrique et deux ethnographies – permettant de comprendre les différents enjeux liés au gouvernement de la foule. Dans un premier temps, nous analysons comment se structure et se construit un ensemble de connaissances scientifiques par l’analyse d’un corpus d’articles portant sur la foule depuis les années 1950. Nous observons comment différentes disciplines se saisissent de la question et la manière dont les gouvernements influencent les recherches scientifiques en investissant certaines techniques d’encadrement de la foule plutôt que d’autres. Dans un deuxième temps, nous étudions les nouvelles formes de normativité qui émergent par le comptage de la foule politique. Par la mobilisation d’un terrain portant sur le comptage des manifestants en France, nous voyons que la mise en place d’une mesure présentée comme indépendante doit se légitimer pour apparaître crédible tout en imposant une normativité au phénomène à quantifier. Enfin, nous questionnons les possibilités d’émancipation démocratique par l’ethnographie d’une procédure de comptage éthique de la foule au sein de la ville d’Amsterdam. Nous rencontrons des acteurs qui souhaitent intégrer les revendications citoyennes opposées à la société de surveillance à un système de comptage de la foule afin de lier les besoins de quantification de la ville aux demandes de respect des données personnelles des citoyens concernés. Nous montrons qu’aujourd’hui se construit une nouvelle science de la foule qui est interdisciplinaire et dominée par l’informatique et la physique. Ce domaine de recherche est associé à des dispositifs de comptage numérique qui donnent lieu à l’essor d’un marché international. Ces nouvelles sciences, qui se prétendent apolitiques par la mobilisation d’arguments quantitatifs, sont influencées par des décisions politiques et suscitent des critiques citoyennes. Enfin, nous montrons qu’il existe des mouvements qui tentent de répondre à ces critiques par la construction de formes démocratiques de la surveillance de la foule. Notre travail suggère ainsi que pour que la quantification de la foule soit démocratique, il ne faut pas séparer la technique et le social et faire en sorte de créer un regard public sur les formes d’objectivation de la foul